France

Minute de silence refusée pour une infirmière poignardée : vif échange entre Mélenchon et Ferrand

Le refus par le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand d'une demande de minute de silence en hommage à une infirmière poignardée dans les Deux-Sèvres a suscité un vif échange avec le chef de file de la France insoumise.

Le chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a reproché le 19 février au président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, son refus d'accorder une minute de silence dans l'hémicycle en hommage à une infirmière poignardée par un patient dans les Deux-Sèvres, s'attirant à son tour une verte réprimande du titulaire du perchoir.

Très émue, Caroline Fiat, députée de la France insoumise et aide-soignante de profession, avait proposé le 18 février d'utiliser son temps de parole pour rendre hommage à l'infirmière de 30 ans assassinée. Avant de lui retirer la parole, le président de l'hémicycle avait assuré : «Sur tous les bancs siègent des professionnels de santé et chacun ici partage la peine de la famille endeuillée.»

Alors que les députés reprenaient ce 19 février l'examen de la réforme des retraites, le chef de la France insoumise, indigné par la réaction du président de l'Assemblée, a pris la parole dans l'hémicycle pour revenir sur l'incident. «Vous avez excipé du fait qu'il n'appartient pas à chacun d'imposer des minutes de silence mais sous votre propre présidence, j'ai moi-même décidé de consacrer une minute de mon temps de parole à une minute de silence à la mémoire des gilets jaunes qui avaient péri dans des accidents de circulation au début du mouvement», a rappelé Jean-Luc Mélenchon. 

En réponse, le président de l'Assemblée nationale a aussitôt répliqué : «Je voudrais vous dire ma désapprobation, pour le coup pas du tout amicale, du fait que vous mettez un zèle tout particulier, vous et vos amis, y compris sur les réseaux sociaux, à rajouter de la peine à la peine en laissant croire qu'il y aurait ici un parlementaire, sur quelque banc que ce soit, qui serait indifférent au drame survenu.»

Dans un courrier cité par l'AFP, Richard Ferrand avait expliqué le 17 février à Jean Luc Mélenchon, qui l'avait saisi, qu'il est «d'usage que les hommages en séance publique revêtent un caractère exceptionnel et solennel et soient réservés, en principe, aux décès de députés en cours de mandat, de chefs d'Etat ou de gouvernement étrangers [...] de soldats français en opération, d'otages français ou de victimes de catastrophes».

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