Agnès Buzyn devrait devenir, sous peu, la candidate officielle de La République en marche (LREM) aux prochaines élections municipales à Paris. La ministre de la Santé a annoncé ce 16 février avoir été désignée par la commission d'investiture du parti présidentiel, en attente de son investiture officielle.
«J'y vais, j'en ai envie», a-t-elle déclaré, assurant qu'elle y allait «pour gagner». «Je souhaite aujourd'hui partager avec les Parisiennes et les Parisiens mon désir de rejoindre la campagne municipale de Paris : j'aime Paris, je la connais, j'y suis née, j'y habite depuis toujours, et je pense avoir beaucoup à apporter à toutes celles et tous ceux qui, comme moi, y vivent au quotidien», a-t-elle ajouté.
Olivier Véran désigné ministre
Agnès Buzyn a présenté sa démission au chef du gouvernement Edouard Philippe le soir du 16 février. Elle avait souligné un «surcroît d'activité intense, notamment liée à la gestion du coronavirus, demand[ant] une implication totale» et la poussant à être remplacée. L'Elysée a annoncé dans la foulée que le député et médecin Olivier Véran avait été désigné nouveau ministre de la Santé.
La classe politique réagit
Plusieurs personnalités politiques ont réagi à l'annonce de cette candidature. Parmi elles, le candidat à la mairie de Paris Cédric Villani a souhaité «la bienvenue» à Agnès Buzyn dans cette campagne électorale.
De son côté, la députée LREM Aurore Bergé a salué ce choix. «Depuis deux ans et demi, Agnès Buzyn a porté des sujets essentiels pour les Français avec solidité, efficacité et élégance : réforme de notre système de santé, plan pauvreté, bioéthique. Avec envie et responsabilité, elle s'engage pour Paris répondant à une situation exceptionnelle», a-t-elle affirmé sur Twitter.
L'opposition s'est elle montrée beaucoup plus critique. «Buzyn candidate à la mairie de Paris. En récompense de quoi ? D'avoir fermé 4 200 lits dans les hôpitaux publics en 2018 ? D'avoir suscité un mouvement de grève dans les hôpitaux qui a commencé le 18 mars dernier ? D'avoir conduit des milliers de personnels à démissionner ?», se questionne le porte-parole du PCF Ian Brossat.
«Buzyn remplace Griveaux à la course à la mairie de Paris. Les Parisiens et Parisiennes pourront faire d’un bulletin de vote deux coups : sanctionner LREM (La Retraite En Moins) et la fossoyeuse de l’hôpital public !», a ajouté la députée LFI Mathilde Panot.
A droite, des personnalités des Républicains ont elles aussi critiqué la candidature d'Agnès Buzyn. C'est le cas du député Pierre-Henri Dumont. «En pleine pandémie mondiale [de] coronavirus et à la veille du début de l’examen de la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, la ministre en charge de ces deux dossiers démissionne pour des intérêts partisans : sauver LREM à Paris. Cela n’honore pas la politique», a-t-il écrit.
L'affaire Griveaux en cause
Agnès Buzyn succède à l'ancien porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, qui a renoncé à se présenter aux élections municipales pour «protéger sa famille» après la publication de vidéos intimes, le 14 février. L'activiste russe controversé Piotr Pavlensky a revendiqué la diffusion de ces vidéos.
Ce 16 février, Piotr Pavlensky a été placé en garde à vue avec sa compagne. Celle-ci serait la destinataire de ces vidéos privées à caractère sexuel.
Quelques jours auparavant, la ministre de la Santé avait pourtant refusé de se présenter aux élections parisiennes dans le XVe arrondissement, notamment à cause d'un agenda trop chargé lié à la gestion de la crise du coronavirus. «Je ne pourrai pas être candidate aux municipales. Avec tous mes dossiers plus le coronavirus, mon agenda est trop chargé», avait-elle déclaré le 14 février sur France Inter.
Lire aussi : Affaire Griveaux : Juan Branco dessaisi de la défense de Piotr Pavlensky