France

«Révolution culturelle» : Marine Le Pen soutient un ex-candidat LR pour les municipales à Sète

La présidente du RN était en déplacement à Sète pour soutenir une liste «d'union des droites» portée par l'ancien responsable Les Républicains de l'Hérault. Marine Le Pen reste toutefois encore loin d'un éventuel rapprochement avec Les Républicains.

Marine Le Pen fait-elle un pas vers l'union des droites ? La présidente du Rassemblement national (RN) a en tout cas apporté ce 15 février son soutien à un ex-responsable de Les Républicains (LR), candidat aux municipales à Sète. Ancien président LR dans l'Hérault, Sébastien Pacull, brigue un mandat de maire à la tête d'une liste soutenue par le RN.

«Il est un des représentants de la capacité de rassemblement et d’ouverture du Rassemblement national. C’est une nouveauté pour notre mouvement. C’est une forme de révolution culturelle», a déclaré la patronne du RN lors d'une conférence de presse.

Pari réussi avec Robert Ménard

Une dizaine d’autres candidats aux élections municipales dans l'Hérault étaient également présents, dont «une majorité d'entre eux sont à la tête d’une liste d’union», a précisé Jean-Louis Cousin, délégué départemental du parti, évoquant «un effet Pacull qui se propage dans le département».

«Il a été très rare dans le passé que le Rassemblement National soutienne des candidats qui ne soient pas issus de notre mouvement. C’est une volonté de ma part que de mettre en œuvre ce rassemblement», a souligné Marine Le Pen.

«Nous sommes une liste de personnes réalistes face à des progressistes», a pour sa part soutenu Sébastien Pacull, ancien adjoint au maire de Sète François Commeinhes qui se présente, lui, avec la double investiture LREM et LR.

Dans l'Hérault, Robert Ménard avait été élu à la mairie de Béziers en 2014 avec le soutien du Front national (FN), rebaptisé depuis RN, à la faveur d'une triangulaire. Il soutient également le principe «d'une union des droites». 

Le RN refuse la primaire des «patriotes», un rapprochement avec LR encore très loin 

Le RN garde toutefois ses distances avec d'autres formations politiques, elles aussi en faveur d'une union des droites. Le parti dirigé par Marine Le Pen a d'ailleurs refusé de participer à une primaire des candidats «patriotes», souhaitée par Nicolas Dupont-Aignan, afin de désigner un candidat unique à la présidentielle 2022. «Dupont-Aignan sort de son chapeau une idée à laquelle il a toujours été opposé. La présidentielle, c'est un homme ou une femme devant le peuple, on n'est pas aux Etats-Unis», a ainsi critiqué Philippe Olivier, le conseiller spécial de Marine Le Pen, au Parisien.

Malgré quelques ralliements d'anciens élus LR au RN, comme Sébastien Chenu ou encore Thierry Mariani, une éventuelle alliance avec Les Républicains est très loin d'être d'actualité. «Il n'y aura jamais, jamais aucune alliance, aucun accord avec le Rassemblement national de Marine Le Pen», a affirmé le 12 mars 2019 sur Franceinfo Laurence Sailliet, l'ancienne porte-parole des Républicains, devenue depuis chroniqueuse dans l'émission de Cyril Hanouna sur C8.

Interrogé sur BFM TV à ce sujet en juillet 2019, Christian Jacob, aujourd'hui patron des Républicains considère de son côté que c'est «hors de question» de former des alliances avec le Rassemblement national aux élections municipales 2020. 

Les électeurs sont eux moins frileux que les cadres de leur parti à ce sujet. Selon un sondage Odoxa-Dentsu consulting pour Franceinfo et Le Figaro, publié le 1er octobre 2019, 57% des sympathisants Les Républicains se disent ouverts à l'idée d'un rapprochement avec le Rassemblement national. Dans le parti de Marine Le Pen, ils sont 68% à voir d'un bon œil une telle alliance.

ERRATUM : le titre initial de cet article, basé sur des informations erronées de l'AFP, a été modifié.