Ce 7 février, à l'occasion d'un discours à Paris sur la stratégie de défense et de dissuasion nucléaire du pays, Emmanuel Macron a appelé les Européens à proposer «un agenda international de maîtrise des armements», dans un contexte notamment marqué par le retrait unilatéral, en août dernier, des Etats-Unis du FNI (Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, signé en 1987 avec l'URSS).
«La France mobilisera les partenaires européens les plus concernés, afin de poser les bases d’une stratégie internationale commune que nous pourrons proposer dans toutes les enceintes où l’Europe est active», a déclaré le chef de l'Etat. «Soyons clairs : si une négociation et un traité plus large [sont] possibles, nous le souhaitons [...]. Les Européens doivent être partie prenante et signataires du prochain traité car il s'agit de notre sol» qui est concerné et menacé, a-t-il martelé.
Avant d'alerter : «Les Européens doivent collectivement prendre conscience que, faute de cadre juridique, ils pourraient se trouver rapidement exposés à la reprise d’une course aux armements conventionnels, voire nucléaires, sur leur sol. Ils ne peuvent pas se cantonner à un rôle de spectateurs.»
«Stabilité» de l'Europe : Emmanuel Macron réitère la nécessité d'impliquer la Russie
Il a ce sujet vanté le «bilan exemplaire» de la France en matière de désarmement : «[La France] a un bilan unique au monde, conforme à ses responsabilités comme à ses intérêts, ayant démantelé de façon irréversible sa composante nucléaire terrestre, ses installations d’essais nucléaires, ses installations de production de matières fissiles pour les armes, et réduit la taille de son arsenal, aujourd’hui inférieure à 300 armes nucléaires», s'est-il félicité.
Dans ce sillage, il a exhorté les Européens à développer une «plus grande capacité d'action» face aux désordres mondiaux, en prenant part pleinement aux futures négociations sur le contrôle des armements et en s'associant à un «dialogue stratégique» sur le rôle de la dissuasion nucléaire française.
Emmanuel Macron avait évoqué, fin novembre, la nécessité de construire une nouvelle architecture de sécurité en Europe en y intégrant la Russie. Le président français avait souligné à ce titre que l'absence de dialogue avec Moscou n'avait pas rendu «le continent européen plus sûr».
L'objectif principal de ma démarche à l'égard de la Russie, c'est l'amélioration des conditions de la sécurité collective et de la stabilité de l'Europe
Un dialogue avec la Russie qu'il a de nouveau, ce 7 février, appelé de ses vœux : «L'objectif principal de ma démarche à l'égard de la Russie, c'est l'amélioration des conditions de la sécurité collective et de la stabilité de l'Europe. Ce processus s'étalera sur plusieurs années, il demandera patience et exigence et il sera conduit avec nos partenaires européens. Mais nous n'avons aucun intérêt à déléguer un tel dialogue ou à nous enfermer dans la situation actuelle.»