France

Un club de «traîtres» anonymes ? Le n°1 du PS se moque de l’aile gauche de la majorité

Le chef du PS a comparé le mouvement «Territoires de progrès», lancé par des membres du gouvernement ex-socialistes, à un «club d'alcooliques anonymes» qui se retrouvent «au petit matin» après avoir découvert qu'ils ont «trahi la gauche».

A peine lancé, déjà raillé. Ce 1er février, les deux membres du gouvernement Jean-Yves Le Drian et Olivier Dussopt, d'anciens socialistes ralliés à Emmanuel Macron, ont créé «Territoires de progrès», un mouvement se situant à l'aile gauche de la majorité LREM. «Nous avons […] une volonté commune de faire réussir ce quinquennat. La social-démocratie a déménagé, elle a quitté le PS. Elle doit se retrouver dans la majorité présidentielle», a déclaré le ministre des Affaires étrangères lors d’un discours devant les militants.

Pour le numéro un du Parti socialiste, interrogé lors de l'émission Questions politiques de France Inter/Franceinfo/Le Monde, ce mouvement à la gauche de la majorité présidentielle «donne le sentiment d'être confronté à un club d'alcooliques anonymes, qui au petit matin se retrouvent, après la gueule de bois, et se disent "bonjour, je m'appelle Jean, j'ai découvert que j'avais trahi la gauche et c'est pas facile"».

Olivier Faure ne ferme toutefois pas la porte aux actuels soutiens de la majorité présidentielle. «Si demain il y a des gens qui considèrent que la République en marche est un chemin qui les a menés à une impasse et qu’ils veulent revenir», le premier secrétaire du PS s’est dit prêt à les accueillir pour constituer «un arc social, écologique, démocratique».

Des propos critiqués par le questeur de l'Assemblée nationale Florian Bachelier, lui-aussi ancien socialiste passé En Marche, qui semble y voir une insulte adressée... aux Bretons.

Le PS ? Un «membre de la gauche protestataire» pour Le Drian

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian s’est expliqué le 2 février sur son initiative de la veille dans l’émission politique Le Grand Jury RTL/TF1/LCI/Le Figaro, en disant vouloir ancrer la social-démocratie dans la majorité, pour y faire entendre «davantage sa voix».

«Nous avons une social-démocratie qui était un peu orpheline et qui s’est retrouvée assez largement dans l’élection d’Emmanuel Macron», a-t-il expliqué.

Et le Parti socialiste, devenu selon le ministre «membre de la gauche protestataire», a cessé d’être un «parti de gouvernement», a considéré l’ancien ministre de la Défense de François Hollande.

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