France

Rassemblement de Gilets noirs à Paris contre les pratiques «abusives» de la multinationale Elior

Des sans-papiers se réclamant des Gilets noirs se sont rassemblés à Paris contre le groupe Elior. Cette grande entreprise de restauration et de services est en effet accusée d'avoir pratiqué une discrimination raciale à l’encontre de ses salariés.

Devant le conseil des prud’hommes de Paris, des dizaines de sans-papiers et des Gilets noirs (collectif demandant des papiers pour tous) se sont réunis le 30 janvier au matin pour dénoncer des activités «abusives» de la part du groupe Elior. Ils reprochent à cette multinationale – davantage connue pour son activité de restauration collective et de services – d'avoir «exploité» des sans-papiers. Ils ont de fait accusé Elior de «violer le droit des travailleurs à l’encontre de ses employés ne disposant pas de titre de séjour régulier en France».

Les manifestants se sont ensuite rassemblés devant l'hôtel Generator, place du colonel Fabien, qui ferait affaire, selon eux, avec l'entreprise dans le cadre du nettoyage des chambres. Sur Twitter, des Gilets noirs ont jugé l'hôtel «complice des esclavagistes Elior».

Les Gilets noirs ont dénoncé l’absence de paiement d’heures effectuées, des licenciements oraux abusifs (avec menaces physiques), le refus de fournir des documents indispensables pour un dossier de régularisation, ou encore le non-respect du minimum conventionnel dans le secteur du nettoyage. Présente sur les lieux, la députée de La France insoumise, Danièle Obono, a estimé dans cette veine que le groupe Elior «emploie des personnes sans papiers, qu'il contraint à des conditions de travail inacceptables et entrave leur régularisation».

Sur Twitter, la colère du mouvement des Gilets noirs s'est aussi fait ressentir à coups de slogans, dénonçant plus globalement un «racisme d'Etat» : «Sans les immigrés, l'économie française n'est rien, nous on est ensemble et on se battra jusqu'au bout, on n'a pas fini d'attaquer la France raciste qui nous torture là-bas et ici.»

Le 3 décembre dernier, le mouvement contestataire s’est joint à la Confédération nationale des travailleurs–Solidarité ouvrière (syndicat de tendance anarchiste) dans la célèbre boutique de café Nespresso pour dénoncer «l’exploitation» des sans-papiers.

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