France

Le «coup de poignard dans le dos» de François Hollande à Julian Assange

Alors qu'il avait de bons espoirs de voir sa demande d'asile acceptée par la France après des échanges avec François Hollande, Julian Assange déplore un soi-disant «coup de poignard dans le dos» du président français.

Réfugié depuis trois ans à l'ambassade d'Equateur à Londres, Julian Assange a vu, au mois de juillet, sa demande d'asile en France rejetée. Pour le fondateur de WikiLeaks, ce refus sonne comme «un coup de poignard dans le dos» de la part de François Hollande, a-t-il expliqué au magazine Society.

Malgré le soutien de Christiane Taubira, qui avait affirmé qu'elle ne serait «pas choquée» de voir la France accorder l'asile à Julian Assange, cette demande, lancée de manière officieuse sous forme de lettre ouverte, a donc été refusée. Le lanceur d'alerte, dont la Suède a demandé l'extradition, avoue être tombé de haut, d'autant qu'il révèle qu'il «y avait eu des contacts directs entre François Hollande et moi. Des SMS échangés via mon conseiller juridique français. Il y avait des signaux encourageants donnés par le président français». L'Elysée s'est refusé à tout commentaire sur ces éventuels échanges entre Julian Assange et François Hollande.

Connu pour avoir publié sur WikiLeaks plus de 400 000 documents sur le fonctionnement de l'armée américaine en Irak ou la corruption de dictateurs africains et de compagnies offshore russes, Julian Assange a aussi publié de nombreux documents prouvant l'étendue des écoutes de la NSA. Il est accusé de viol par la justice suédoise, accusations qu'il a toujours démenties.

Il s'est réfugié, en juin 2012, à l'ambassade d’Equateur, qui lui a accordé l'asile politique en août 2012, mais ne peut pas sortir du bâtiment de l'ambassade, gardé 24 heures sur 24 par la police britannique. Il craint aussi d'être extradé vers les Etats-Unis.

Julian Assange espérait donc que le poids diplomatique de la France pourrait lui permettre de reprendre une vie plus sereine. Mais le fondateur de WikiLeaks estime que la décision finale de François Hollande a pu être prise pour «se montrer loyal» envers les «Etats-Unis et le Royaume-Uni».