France

La Réunion : tensions après la mort d'un motard dans une collision avec la police (IMAGES)

Des affrontements ont opposé jeunes et forces de l'ordre dans un quartier populaire de Saint-Denis, sur l'île de la Réunion, après la mort d'un jeune motard suite à une collision avec un véhicule de police survenue quelques jours auparavant.

Les tensions dans le quartier des Camélias à Saint-Denis, sur l'île de la Réunion, ont débuté le 16 janvier en début d'après-midi, lorsque la nouvelle de la mort clinique du jeune motard s'est répandue. Elles ont atteint leur paroxysme à la confirmation de son décès en fin de journée.

Le jeune homme avait été percuté par un véhicule de police au cours de la soirée du 10 janvier dans un quartier limitrophe des Camélias. Au moment de la collision, la voiture de la brigade anti-criminalité (BAC) remontait une avenue que le deux-roues descendait en sens inverse. Grièvement blessé à la tête, le motard avait été hospitalisé dans un état désespéré.

Dans la soirée du 16 au 17 janvier, des groupes de jeunes ont installé des barrages enflammés dans plusieurs rues. De brefs affrontements ont opposé les manifestants aux forces de l'ordre qui ont riposté aux jets de pierres par des tirs de grenades lacrymogènes. Des poubelles et des voitures ont été brûlées. Le calme est revenu en milieu de nuit.

«Nous avons 17 véhicules brûlés sur la voie publique et dans les parkings», a recensé vendredi Eliard Bordier, responsable de la cellule propreté de la commune de Saint-Denis.

La police a suivi «la procédure habituelle» selon le procureur

Le lendemain de l'accident, le procureur Eric Tuffery avait indiqué qu'il n'y avait pas eu de course poursuite, et que le jeune homme n'avait «pas de casque» et «semblait aller assez vite». Sur les images d'une caméra située près du lieu de la collision, «on voit bien le véhicule [de police] qui se déporte à une vitesse relativement basse», avait indiqué le magistrat. Les policiers ont appliqué «la procédure habituelle dans ce cas, on ne se met pas en travers de la route parce que c'est dangereux, mais on se rapproche de la ligne médiane pour montrer que l'on veut s'intéresser» à la personne, avait-il précisé.

Selon lui, le jeune homme aurait paniqué et «perdu le contrôle du deux-roues». L'enquête a déterminé que le motard, connu de la justice, circulait sans permis sur une moto avec de fausses plaques d'immatriculation et sous l'emprise de stupéfiants.

La mère du jeune de 18 ans, qui a succombé le 16 janvier à ses blessures, a déposé plainte pour connaître «les raisons exactes du drame». Le parquet a ouvert une enquête et ordonné une autopsie.

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