Condamné en 2015 à neuf ans de prison pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et détention illégale d’armes, Mohamed Achamlane, surnommé «l’islamiste nantais», a été remis en liberté le 1er janvier, selon une information de nos confrères du quotidien régional Ouest-France.
L’homme, aujourd’hui âgé d’une quarantaine d’années, était le chef du groupe islamiste Forsane Alizza (Les cavaliers de la fierté) et avait été arrêté en 2012. La peine de prison, prononcée par le tribunal correctionnel de Paris, s’accompagnait d’une période de sûreté des deux-tiers et d’une privation des droits civiques d’une durée de cinq ans.
Un groupuscule dissous par Claude Guéant
Le groupe, fondé en 2010 par Mohamed Achamlane, avait pour mission de lutter contre l’islamophobie en France, revendiquant un islamisme décomplexé et militant pour «une société islamique dans laquelle on voudrait émigrer». Forsane Alizza avait été dissous en 2012 par Claude Guéant, alors ministre de l’Intérieur, en vertu de la loi sur les groupes de combat et milices privées.
Au domicile du terroriste, les enquêteurs avaient à l’époque saisi trois fusils d’assaut démilitarisés ainsi que trois armes de poing. Son ordinateur contenait également des «recettes faciles» afin de confectionner des engins explosifs, un guide en anglais baptisé «Manuel du terroriste» ainsi qu’un document comprenant une dizaine de cibles potentielles parmi lesquels des cafés, des magasins casher ou encore des personnalités de droite comme Pierre Sautarel, fondateur du site Fdesouche.com.
Lors du procès, les juges en charge de l’affaire avaient estimé que le groupuscule n’avait pas uniquement un rôle de propagande, mais bien celui d’«un groupe de membres actifs, un noyau dur autour de Mohamed Achamlane, susceptible de préparer des actes terroristes en France». Le groupe avait été dissous à la suite des attaques menées par Mohamed Merah contre des militaires et une école juive à Montauban et Toulouse, en 2012.