France

«Mêlée» de gendarmes pour empêcher des avocats en grève d'avancer dans le palais de justice (VIDEO)

Les avocats en grève ne décolèrent pas. Rassemblés dans l'enceinte du palais de justice de Paris, ils ont fait face aux gendarmes. Ils dénoncent la remise en cause de leur régime autonome qui, plaident-il, est autofinancé et ne coûte rien à l'Etat.

Une scène pour le moins insolite s'est déroulée ce 10 janvier au palais de justice de Paris où des avocats en grève manifestaient contre la réforme des retraites. Tandis qu'ils tentaient d'avancer dans l'enceinte de l'édifice, un groupe de gendarmes s'est agglutiné pour leur faire face dans une sorte de mêlée, afin de les empêcher d'avancer, comme on peut le voir sur ces images postées sur Twitter.

Aux cris de «Belloubet démission», des dizaines d'avocats ont ainsi déambulé dans les couloirs du palais, confirment ces images de notre reporter Estelle Farge.

Les avocats en grève craignent la perte de leur régime autonome mis en cause par le projet de réforme des retraites. Au micro de RT France, Olivier Cousi, bâtonnier du barreau de Paris affirme que «100% des barreaux sont en grève».

La raison de leur mécontentement ? Le manque de transparence sur les effets de la réforme des retraites sur le régime des avocats. «On nous demande de signer une feuille blanche», déplore le bâtonnier qui dénonce le fait qu'aucune étude d'impact ne leur ait été fournie. Quant à la nature de leur régime de retraite, Olivier Cousi détaille : «nous avons un régime autonome – pas un régime spécial – qui est autofinancé, bien financé, il est bénéficiaire, il fonctionne sur la cotisation des avocats pour les avocats, il ne coûte rien à personne sauf aux avocats, pas un euro à l'Etat, il a des réserves et en plus, on contribue déjà à hauteur de 100 millions d'euros par an à la solidarité nationale pour la retraite.»

Cette action s'inscrit dans la continuité de plusieurs autres chez les avocats ces derniers jours avec notamment des robes noires jetées à terre, des tribunaux bloqués et des audiences renvoyées. A Agen le 9 janvier, une douzaine d'avocats avaient symboliquement donné leur sang : «quitte à être saignés par cette réforme autant que ça serve à quelque chose», expliquait à l'AFP Laurent Bruneau du Syndicat des avocats de France.

A Caen, le 8 janvier, des avocats grévistes avaient jeté leur robe aux pieds de la ministre de la Justice Nicole Belloubet, venue évoquer la récente fusion des tribunaux d'instance et de grande instance. 

Lire aussi : Mobilisation intersyndicale : des tensions à Paris, 370 000 manifestants selon la CGT