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Selon le Twitter de la présidence malienne, Trump a «commis une connerie» : erreur ou piratage ?

Un message fustigeant vertement la décision américaine de tuer le général iranien Qassem Soleimani a été brièvement publié le 6 janvier sur le compte Twitter de la présidence malienne. Piratage ou erreur humaine ?

En plus de faire craindre une guerre, l'assassinat du général iranien Soleimani allait-il désigner un Etat d'Afrique au courroux de Donald Trump ? Un tweet de la présidence malienne a pu temporairement le laisser envisager en parlant de «connerie» du président américain et en qualifiant les Etats-Unis d'«Etat voyou».

C'était avant que la présidence malienne ne dénonce un piratage... qui, en fait, n'en était pas un, mais la «malencontreuse erreur» d'un ancien communiquant de la présidence. L'étonnement n'est pas mince cet après-midi du 6 janvier quand apparaît sur le compte Twitter de la présidence malienne un message déplorant que personne n'ait dit «à Trump qu'il a commis une connerie» en ordonnant l'assassinat du général Qassem Soleimani. Donald Trump «précarise les fragiles équilibres, menace la paix mondiale et fait des USA un Etat voyou», accuse le texte. Celui-ci, abondamment reproduit sur les réseaux sociaux, a été effacé depuis. 

Le soir du 6 janvier, la présidence du Mali, dans un message «urgent» sur le même compte, affirme avoir été «momentanément piratée par des individus mal intentionnés». Elle a ouvert des investigations «pour en démasquer les auteurs», dit-elle.

Ni pirates, ni hackers, une regrettable erreur de manipulation

En fait de pirate potentiellement à la solde de l'Iran, l'auteur est l'ancien responsable de la communication du président Ibrahim Boubacar Keïta. Tiegoum Maïga s'est dénoncé lui-même le 7 janvier, sur son propre compte Twitter.«Ni pirates, ni hackers, une regrettable erreur de manipulation», a-t-il avoué. Tiegoum Maïga, par ailleurs frère de l'ex-Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga, a été démis de ses fonctions en novembre. Mais, a-t-il expliqué, il a conservé l'accès au compte présidentiel, un oubli selon lui : en voulant donner son avis sur les affaires du monde, il s'est trompé, sans «aucune volonté de nuisance».

La communication des Etats-Unis elle-même a connu un singulier cafouillage le 6 janvier avec l'annonce, dans une lettre transmise par erreur, d'un retrait américain d'Irak, démenti par la suite.

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