France

A cours de subventions, l'association Ni putes ni soumises proche de la cessation de paiement

Organisation féministe incontournable des années 2000, l’association Ni putes ni soumises, en perte de vitesse depuis plusieurs années, va se déclarer en cessation de paiement après l'arrêt de la plupart de ses subventions.

L'association féministe Ni putes ni soumises pourrait disparaître dans les prochains mois, annonce le JDD le 29 décembre, alors que l'organisation va devoir quitter ses locaux sans plan B le 1er janvier prochain. Dans le rouge financièrement, l’association féministe créée par Fadela Amara en 2003 a 11 000 euros de loyer impayés et n'a reçu que très peu de subventions en 2019. Stéphanie Rameau, sa présidente, avait lancé un appel «de la dernière chance» aux dons sur les réseaux sociaux en novembre qui n'aurait reçu que 300 euros. Elle devrait désormais déclarer l'association en cessation de paiement en janvier. 

«Pincement au cœur... On espère simplement que la lutte pourra continuer», a twitté l'organisation le 30 décembre dans une publication accompagnée d'une photo montrant sa présidente en plein déménagement. 

Interrogé par le JDD, le cabinet de la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes Marlène Schiappa a expliqué que les projets de l'association au niveau national ne justifiaient pas de subventions. 

«Le rôle de l'Etat n'est pas de maintenir des associations sous perfusion d'argent juste sur leur réputation quand les militantes ou les projets ne sont hélas pas au rendez-vous», rapporte l'hebdomadaire. Du côté de l'association, on dénonce l'absence d'échange avec le ministère.

A sa création, l'organisation féministe, née de marches visant à dénoncer les violences sexistes perpétrées dans les cités, a recueilli jusqu'à 800 000 euros de subventions par an avant de perdre peu à peu sa visibilité médiatique, notamment après que sa fondatrice a rejoint le gouvernement Fillon entre 2007 et 2010. En 2016 déjà, l'association avait dû quitter ses locaux parisiens pour loyers impayés, ce qui avait notamment poussé la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse à débloquer une subvention de 25 000 euros pour lui venir en aide. 

L'association a continué à mener des actions jusqu'à nos jours, notamment par la production d'un clip largement partagé sur les réseaux sociaux en octobre. L'organisation suit par ailleurs toujours des femmes en difficulté et mène des interventions dans des écoles. 

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