France

Deux interpellations après un viol filmé dans une cage d'escalier de l'Essonne, diffusé sur Snapchat

Diffusée sur les réseaux sociaux, une vidéo où deux hommes forcent une jeune fille à avoir une relation sexuelle dans une cage d'escalier d'une cité de l'Essonne est devenue virale. La police a annoncé avoir procédé à deux interpellations.

Réagissant dans la soirée du 20 décembre sur Twitter à une vidéo postée quelques heures plus tôt sur le même réseau social, la police nationale a demandé aux internautes de ne pas partager la scène filmée. Celle-ci se serait déroulée à Morsang-sur-Orge, une banlieue du département de l'Essonne, et montre le viol d'une jeune fille mineure par deux adolescents de 16 ans dans une cage d'escalier.

Le Coran de la Mecque [si tu] cries, tu vas voir le revers que je vais te mettre

Dans un premier temps, un des deux auteurs présumés de la vidéo s'est lui-même rendu au commissariat de Juvisy et a reconnu les faits. Dans la nuit du 20 au 21 décembre, son complice a été interpellé et également placé en garde à vue.

«Grâce à vos nombreux signalements Pharos, les policiers de l'Essonne ont rapidement interpellé les deux auteurs du viol présumé et de la vidéo diffusée en masse, hier, sur les réseaux sociaux. Merci de votre mobilisation. Merci de ne pas relayer cette vidéo», a fait savoir, ce 21 décembre, la police sur son compte Twitter, quelques heures après avoir annoncé la mobilisation d'enquêteurs de sa plateforme d'harmonisation, d'analyse, de recoupement et d'orientation des signalements, connue sous l'acronyme PHAROS.

Initialement postée depuis l'application Snapchat, la vidéo expose une jeune victime «facilement reconnaissable» comme le rapporte Le Parisien, bloquée sur le pallier d'un immeuble par deux individus qui, dans une avalanche d'insultes, annoncent clairement leur intention de la violer, ne tardant pas à mettre leur menace à exécution, en filmant la scène avec un smartphone.

La vie de ma mère tu ressors pas, j'crois que tu vas caner

A travers de courtes séquences saccadées, on distingue clairement la jeune voix de l'un des auteurs de la vidéo qui s'adresse à sa victime. «Le Coran de la Mecque [si tu] cries, tu vas voir le revers que je vais te mettre [...] Depuis tout à l'heure on te dit de monter», entend-on en effet dans la bouche d'un des protagonistes à la peau noire.

L'identité des deux auteurs présumés rendue publique

Et celui-ci de poursuivre : «C'est mieux que tu cogites dans ta tête, montes en haut "chacal" [...] Là on est que deux [mais] il y a une équipe qui arrive, nous on est les plus gentils, ceux qui vont arriver, tu vas regretter […] La vie de ma mère tu ressors pas, j'crois que tu vas caner.» C'est alors qu'un des deux protagonistes passe à l'acte, demandant à son complice la ville de sa victime : «Elle habite à G2 ou à Grigny ?», entend-on, en effet, pendant la scène de viol, tout comme un «Tenez les mecs».

Rapidement révélée à travers des outils liés à l'application Snapchat, l'identité présumée des deux auteurs de la vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux et massivement relayée. De nombreux internautes ont ainsi mis en avant les profils de deux jeunes dont un certain Ali F. surnommé «La sauvagerie» et Daouda B.

Certains commentateurs expliquent même avoir retrouvé les deux complices dans la foulée et avoir «réglé ça» : «On est parti les voir, on les a n***** au début, on a pris la vidéo, on a vu leurs darons [parents], on leur a montré la vidéo. Là, la meuf [jeune fille] est en train de gérer ça avec la famille et la police», raconte par exemple sur Snapchat un certain Bassth69, présenté par des internautes comme «un grand du quartier».

Preuve de la viralité de cet événement, plusieurs mots-dièse s'y référant figuraient sur Twitter parmi les plus partagés de France : #JaiÉtéUnVioleur, #JaiÉtéViolée, #JaiEteViolee.

Marlène Schiappa interpelle Twitter

Dans un tweet publié ce 21 décembre, Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, a pour sa part expliqué avoir demandé à Twitter le retrait de la vidéo. Dans la même publication, elle a expliqué qu'elle s’entretiendrait dans la journée avec le préfet. «Justice sera rendue. Le respect des femmes & de la loi concerne tous les endroits de la République !», a-t-elle commenté.

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