Le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, a présenté sa démission le 16 décembre au président de la République, qui l'a acceptée «avec regret», après une semaine de révélations sur ses activités et mandats non déclarés, admettant «une légèreté coupable».
Nommé par Emmanuel Macron en septembre 2017 pour préparer la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye considère que la «confiance est fragilisée sous les coups d'attaques violentes et d'amalgames mensongers» et qu'à travers son «procès», on «veut porter atteinte au projet» qu'il juge «essentiel pour la France», comme il l'a expliqué dans une déclaration transmise à l'AFP. Il sera remplacé «dans les plus brefs délais», a précisé l'Elysée.
Pour la présidence de la République, «le haut commissaire a jugé préférable de démissionner afin de pouvoir répondre aux critiques dont il fait l'objet. Nous saluons sa démarche de responsabilité à un moment important de la réforme».
«C'est de bonne foi que Jean-Paul Delevoye a commis ces omissions, il va pouvoir s'en expliquer. Il aura les moyens de se défendre en quittant ses fonctions», a souligné à l'AFP l'entourage d'Emmanuel Macron qui a salué son «travail très substantiel au service d'une réforme historique».
Embarrassé depuis le 8 décembre par une série de révélations sur des postes non déclarés à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), Jean-Paul Delevoye était soutenu par le gouvernement durant la polémique. Le Premier ministre Edouard Philippe avait notamment défendu sa bonne foi jugée «totale», le 14 décembre.
Le «Monsieur retraites» du gouvernement avait reconnu avoir omis de déclarer sa fonction d'administrateur bénévole dans un institut de formation de l'assurance, l'Ifpass et a rectifié, au cours du weekend précédant sa démission, sa déclaration d'intérêts en déclarant 13 mandats, dont 11 bénévoles, soit dix de plus que dans la version initiale. La HATVP devait décider le 18 décembre de saisir ou non la justice dans ce dossier.