France

«La ligne rouge a été franchie» : des députés LREM ciblés par des actes malveillants

Ce 12 décembre, des individus se sont introduits dans les permanences de plusieurs députés LREM, d'autres sont allés devant le domicile familial de ces derniers. Des «actes inqualifiables» pour la classe politique.

«La ligne rouge a été franchie». Anne-Laure Cattelot, députée LREM du Nord, ne décolère pas. Ce 12 décembre, «une quarantaine de syndicalistes et Gilets jaunes ont manifesté devant le domicile de mes parents et se sont introduits sur le site de l'entreprise de ma sœur», a-t-elle affirmé sur Twitter. «La ligne rouge a été franchie. Rien ne justifie la violation des sphères privées et familiales», a-t-elle ajouté. Dans un communiqué, elle évoque des personnes «très agressives», notamment issues de la CGT, dont des cheminots, de Sud Rail et «quelques Gilets jaunes», soulignant avoir «toujours eu à cœur de défendre le droit de grève».

Comme cette élue du Nord, trois autres députés LREM ont été la cible ce 12 décembre d'intrusions à leur permanence ou devant le domicile de leur famille. C'est le cas du député LREM de la Vienne, Sacha Houlié. A Poitiers, 50 personnes se sont introduites dans sa permanence, «dont des membres de la CGT» et «des membres autonomes cagoulés». Selon lui, ils ont posé des autocollants, coupé l'électricité et fait «quelques dégâts matériels». Sa collaboratrice a été «choquée» et a fait une crise d'asthme en raison des fumigènes.

A Quimper, Annaïg Le Meur (Finistère) a dénoncé dans un communiqué une «inadmissible tentative d'intrusion» dans sa permanence de «groupes de manifestants, dont certains Gilets jaunes».

«Des individus ont tenté d'enfoncer la porte alors que ma collaboratrice se trouvait seule dans les locaux. L'intervention des forces de police après de longues minutes a permis de rétablir le calme. Par ailleurs, des dégradations ont été constatées dans les parties communes de l'immeuble», écrit-elle, en annonçant son intention de porter plainte.

Philippe Chalumeau (Inde-et-Loire) a pour sa part vu sa permanence badigeonnée de peinture rouge, a-t-il indiqué.

Soutien de la classe politique

Les réactions se sont multipliées à la suite de ces intrusions. Anne-Laure Cattelot, députée du Nord, a reçu sous le soutien du ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau, qui a dénoncé un acte «inqualifiable, injustifiable, inacceptable», ou encore du chef de file des élus LREM Gilles Le Gendre qui a condamné de «détestables tentatives d'intimidation». 

Pour le président de l'Assemblée Richard Ferrand (LREM), «les intimidations, les atteintes à la sphère privée des parlementaires sont des pratiques intolérables dans une grande démocratie».

«Depuis plus d'un an, des barrières ont sauté : on s'en prend aux députés, à leur permanence et pire encore à leur domicile privé. On s'attaque à leur famille. C'est inacceptable et anti-démocratique», a aussi déploré son prédécesseur François de Rugy sur Twitter.

«Le niveau de violence dans notre pays est devenu insupportable. S'en prendre aux parents d'une parlementaire est proprement minable», a dénoncé le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau.

Quelques jours plus tôt, le 7 décembre, la candidate LREM à Lille a été suivie dans la rue par un homme, l'obligeant à se réfugier dans sa permanence. L'individu a ensuite été placé en garde à vue.

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