Les élections municipales donnent parfois lieu à des alliances inattendues. A Cogolin, dans le Var, Audrey Rondini-Gilli, une avocate de 32 ans, était soutenue depuis le 25 octobre par la députée La République en marche (LREM) Sereine Mauborgne pour être candidate aux élections municipales. Selon Le Parisien, elle vient de rejoindre la liste de Marc-Etienne Lansade, le maire de la ville élu avec l'étiquette du Front national en 2014.
Une initiative du maire
«C’est avec plaisir et fierté que je reçois Maître Rondini-Gilli dans les rangs de la future équipe de 2020 [...] Je continuerai à proposer aux hommes et femmes de qualité et de bonne volonté de travailler pour l’avenir de notre ville et laisserai l’agressivité à ceux qui privilégient leurs ambitions et leur plan de carrière à l’intérêt général», écrit sur son compte Facebook Marc-Etienne Lansade.
Sur sa page Facebook, Audrey Rondini-Gilli s'est justifiée, en indiquant avoir été contactée par le maire sortant trois semaines plus tôt afin de lui proposer de rejoindre son équipe. «Nous avons eu l’occasion d’échanger sur les différentes problématiques de la ville et ses enjeux. J’ai compris que l’administration de la commune n’était pas si simple, que les choses prenaient du temps. Nous avons pu comparer les programmes en cours d’écriture. J’y ai vu de nombreux points de convergences sur le fond», explique-t-elle. L'avocate met en avant une «volonté d’engagement politique» qui n'a jamais été «partisane», en insistant sur son souhait «d'agir».
Elle confesse toutefois avoir «beaucoup hésité», expliquant ne pas avoir voulu «décevoir les gens qui [l’]avaient suivie et avec lesquels [elle] avai[t] pris plaisir à travailler».
Critiquée par LREM
Chez LREM, la pilule a du mal à passer. «Nous allons rejeter nos forces dans la bataille, nous allons continuer à monter cette liste dont je ferai partie», a expliqué Sereine Mauborgne dans les colonnes de Var-Matin. La députée locale a également relayé sur sa page Facebook un message dans lequel elle affirme ne pas accepter ce ralliement au maire de la ville.
En réponse, Audrey Rondini-Gilli regrette de «n'avoir pas trouvé sa place» dans cette liste et le «peu de marge de manœuvre» dont elle bénéficiait.
En 2016, le maire de Cogolin Marc-Etienne Lansade avait suscité la polémique en se filmant dans un camp de roms en passe d'être détruit. «Nous allons devoir bien évidemment nous charger de la dépollution de ce terrain, qui est dans un état... Les mots manquent... Je ne peux pas vous dire. Heureusement pour les gens qui nous regardent, vous n'avez pas l'odeur en plus, à 8h30 du matin, je vous assure c'est quelque chose d'assez étonnant», avait-il notamment commenté devant les bulldozers qui rasaient le camp, dans un article publié par Le Parisien.
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