La couverture médiatique de la grève du 5 décembre par France Télévisions suscite la polémique. Le même jour, la CGT-France TV a publié un communiqué sur les réseaux sociaux intitulé «FTV : service de presse du gouvernement ?» Le syndicat accuse en effet la direction de l'audiovisuel public d'avoir défendu aux journalistes l'emploi de certains termes lors des directs ou pendant les reportages. «La CGT de France TV a été informée de la consigne sidérante donnée par la rédaction aux chefs de service», écrit le syndicat. Parmi les expressions interdites pour évoquer la grève du 5 décembre et les manifestations contre la réforme des retraites : «prise d'otage», «colère», «grève historique» ou encore «grève générale».
De quoi provoquer l'indignation de la CGT. «Comme au temps du ministère de l'Information, la macronie perd toute retenue et dicte ses éléments de langage. Un avant-goût de la future ligne éditoriale de la holding France Médias [une holding qui va chapeauter Radio France, France Télévisions, l'INA et France Médias Monde] ?», questionne encore le syndicat dans son communiqué.
La CGT va plus loin et évoque une direction «inféodée au pouvoir politique» quand «les salariés en grève et présents dans le mouvement sont aujourd'hui l'honneur du service public».
La direction de France Télévisions dément
Qu'en est-il réellement ? Contactée par RT France ce 6 décembre, la direction de France Télévisions dément avoir imposé une quelconque terminologie à ses journalistes. Elle relève une simple «conférence de rédaction» le 5 décembre «comme avant chaque événement» de cette ampleur, durant laquelle les chefs de service auraient discuté du vocabulaire à employer pour «bien qualifier cet événement».
Lors de cette discussion, il est par exemple ressorti que le qualificatif «prise d'otage» des usagers ne serait pas employé lors des reportages et des directs car «il ne s'agit pas vraiment d'une prise d'otage» selon la même source. «Il ne s'agit pas d'une consigne de la direction», tient à préciser à ce sujet France Télévisions.
En revanche, on ne sait pas ce qui justifie de la part des chefs de service d'avoir, de concert, choisi à l'issue de leur conférence de rédaction de ne pas utiliser des termes tels que «grève historique» ou «colère».