Après Alexandre Nardella ou encore Sylvie Goulard, la vice-présidente du MoDem Marielle de Sarnez a elle aussi été mise en examen, ce 4 décembre. Cette proche de François Bayrou a été inculpée pour «détournement de fonds publics» dans l'enquête sur les emplois présumés fictifs des assistants de députés européens du Mouvement démocrate, selon une source proche du dossier citée par l'AFP.
A l'issue de plus de dix heures d'audition au tribunal de Paris, l'ex-ministre des Affaires européennes a été mise en examen pour le contrat d'une ancienne assistante, selon une source proche du dossier.
Concernant les contrats de cinq autres assistants examinés par les juges, elle a, en revanche, été placée sous le statut intermédiaire de témoin assisté, selon cette source.
«La procédure lui donne désormais les moyens d'intervenir activement dans l'enquête», ont réagi auprès de l'AFP ses avocats, Pierre Casanova, Christophe Ingrain et Paul Mallet. «Marielle de Sarnez démontrera que l'infraction qui lui est reprochée est sans fondement», ont-ils ajouté.
François Bayrou convoqué le 6 décembre
Depuis le 15 novembre, plusieurs figures du MoDem, dont l'ex-eurodéputée et actuelle vice-gouverneure de la Banque de France Sylvie Goulard, l'ancien garde des Sceaux Michel Mercier ou encore le directeur financier du parti centriste Alexandre Nardella, ont déjà été mises en examen dans ce dossier.
Le président du MoDem François Bayrou est pour sa part convoqué le 6 décembre. Les juges cherchent à déterminer si des collaborateurs parlementaires ont été rémunérés par les fonds du Parlement européen alors qu'ils étaient en réalité affectés à d'autres tâches pour le parti centriste.
L'ouverture d'une enquête préliminaire du parquet de Paris, en juin 2017, avait entraîné la démission de François Bayrou du poste de ministre de la Justice, de même que celles de Marielle de Sarnez du poste de ministre des Affaires européennes et de Sylvie Goulard du poste de ministre des Armées.
Marielle de Sarnez, qui fut élue au Parlement européen de 1999 à 2017, a été mise en cause par plusieurs protagonistes du dossier, dont une de ses anciennes assistantes, Karine Aouadj, qui affirme n'avoir jamais réellement exercé de tâches liées au Parlement européen et avoir plutôt été son assistante personnelle.
Le MoDem n'est pas la seule formation politique dans le viseur de la justice pour des emplois présumés fictifs au Parlement européen. Des enquêtes similaires ont ainsi été ouvertes pour d'autres partis comme La France insoumise (LFI) et le Front national (FN). Concernant ce dernier, une vingtaine de personnes, dont Marine Le Pen, ont été mises en examen.