En amont de la grève interprofessionnelle qui devrait débuter le 5 décembre, la SNCF et la RATP entendent minimiser l'impact des débrayages en interne, en recourant à une technique déjà rodée dans le passé lors de mouvements sociaux : celle consistant à puiser dans leur réserve salariale. Concrètement, les deux entreprises publiques ont commencé à faire appel à des cadres habilités à conduire des trains, des métros ou des RER, en leur proposant des primes et des avenants sur leurs contrats.
Ils ont signé un avenant à leur contrat, cet avenant est associé à une prime
Selon des informations rapportées par France info le 29 novembre, il s'agirait d'«anciens conducteurs qui roulent quelque fois dans l'année». Le même jour, BFMTV a expliqué que la RATP avait débuté «des sessions de formation pour une cinquantaine de ses cadres» depuis le mois de septembre, afin qu'ils puissent, dès le 5 décembre, «prendre le relais des conducteurs en grève». «Ils ont signé un avenant à leur contrat, cet avenant est associé à une prime, une prime qui d'ailleurs sera versée qu'ils conduisent ou pas», a précisé Gaëtane Meslin, chef du service économie de BFMTV.
Déjà employée le 13 septembre dernier, jour de grève massive à la RATP, cette solution avait permis à l'entreprise publique d’assurer un trafic minimal d’environ 40% aux heures de pointe sur les lignes les plus empruntées, «alors que 95% des conducteurs avaient cessé le travail», note France info.
Mais comme le rapporte Europe 1, cette technique comporte ses limites en amont d'une grève dont on ne connaît pas encore la durée. «Il ne faudrait pas que la SNCF et la RATP grillent trop vite leurs cartouches», relève la station de radio sur son site.
Si l'objectif de la grève du 5 décembre est de nous faire renoncer à la réforme des retraites, ce sera difficile de trouver un compromis
Annoncée comme massive, la grève interprofessionnelle qui se profile pourrait bien s'inscrire dans la durée compte tenu des positions actuelles des protagonistes concernés. «On est en grève le 5 décembre, si ça ne suffit pas, il faudra continuer», a par exemple déclaré le 29 novembre le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. «Si l'objectif de la grève du 5 décembre est de nous faire renoncer à la réforme des retraites, ce sera difficile de trouver un compromis», a pour sa part souligné le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérard Darmanin, dans un entretien accordé au JDD, publié ce 1er décembre.