France

Déçue des mesures sur l'immigration, Jennifer de Temmerman quitte le groupe LREM à l'Assemblée

Jennifer de Temmerman, députée du Nord, a annoncé quitter le groupe La République en marche à l'Assemblée nationale, se disant déçue des récentes mesures sur l'immigration qui confortent selon elle le discours d'extrême droite.

La députée du Nord Jennifer de Temmerman a annoncé ce 13 novembre quitter le groupe La République en marche à l'Assemblée nationale, disant avoir perdu «espoir» après le vote de mesures sur l'immigration

Dans un communiqué intitulé «Pourquoi je pars» publié sur Twitter, la députée justifie son choix, en «accord avec [ses] valeurs et celles de la circonscription» qu'elle représente, de quitter le groupe LREM. 

La semaine dernière, à la suite du vote de mesures sur la couverture santé des migrants, Jennifer de Temmerman avait annoncé prendre du recul vis-à-vis du groupe majoritaire. Dans l'hémicycle, s'opposant au vote de dispositions sur l'aide médicale d'Etat (AME), elle avait interpellé ses collègues, demandant : «Où est notre âme [...] où allons-nous?». 

Jennifer de Temmerman continue de fustiger la mesure de restriction sur l'AME, qui selon elle «conforte les discours d'extrême droite».  Au-delà, elle affirme ne pas avoir «retrouvé le cap donné par notre Premier ministre [...] lors du premier discours de politique générale» ni «l'espérance que faisaient naître en [elle] les mots du président de la République Emmanuel Macron en 2017». La députée déclare toutefois qu'elle «continuera d'agir» pour «porter les objectifs de développement durable, pour les droits humains, pour la démocratie». 

Son ancien groupe politique comptera désormais 303 membres et apparentés, contre 313 au début de la législature. Un cadre de la majorité se dit «très surpris par sa décision. Car la vraie période de tensions, ce n'était pas sur ces mesures, mais en 2018 sur la loi asile et immigration. A cette époque, c'était très tendu». «Là, on a eu une vraie concertation. Le gouvernement a joué le jeu. Les parlementaires, y compris de l'aile gauche, ont été entendus et la situation était plutôt apaisée», affirme ce responsable, alors qu'une dizaine de députés de la majorité, dont Jennifer de Temmerman, avaient critiqué les mesures gouvernementales dans une tribune.

Avant son départ, Albane Gaillot, élue du Val-de-Marne, s'était en septembre mise en retrait du groupe LREM à l'Assemblée, devenant simple apparentée. Elle se disait déçue des actions en matière d'environnement, de «justice sociale» et de démocratie interne au sein de LREM. Avant elle, en juin, invoquant son «désaccord avec la ligne du mouvement», c'est la députée de la Marne Aina Kuric qui avait quitté le parti, tout en restant également apparentée. Une autre élue, Sandrine Josso, a quitté LREM en juin pour le groupe Libertés et territoires, affirmant qu'elle ne «trouvait plus le sens initial» de son engagement.

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