Ce 12 novembre à Lille, entre 300 et 400 étudiants selon l'AFP se sont rassemblées à la mi-journée devant le Crous en brandissant des pancartes avec, entre autres, l’inscription «la précarité tue, la solidarité fait vivre». En soutien au jeune homme qui a tenté de se suicider en s'immolant par le feu devant le Crous de Lyon le 8 novembre dernier, le syndicat Solidaires étudiant-e-s a appelé à des rassemblements dans plusieurs villes de France.
Les étudiants lillois ont défilé dans les rues de la ville et devant le Crous – fermé pour la journée –, avant de pénétrer dans la faculté de droit où ils ont empêché de se tenir une conférence de François Hollande sur la crise de la démocratie.
Dans une vidéo publiée sur le réseau social Twitter par un étudiant en journalisme, on peut voir des jeunes manifestants en colère envahir un amphithéâtre et brandir des banderoles. L'auteur de la publication a accompagné sa vidéo d'un message : «La conférence de @fhollande est annulée à #Lille. Des étudiants ont envahi l'amphithéâtre, brandi des banderoles #LaPrecariteTue, jeté ses livres. L'ancien président est cité dans la lettre de l'étudiant qui s'est immolé à Lyon.»
En effet, l'étudiant lyonnais qui a tenté de mettre fin à ses jours avait, dans une publication sur Facebook juste avant son passage à l'acte, pointé du doigt les derniers présidents de la République qu'a connus la France, ainsi que l'Union Européenne. Parmi eux, François Hollande était nommément cité. Certains manifestants ont, dans un geste de colère vis-à-vis des institutions, déchiré et jeté des livres de l'ancien président.
La conférence de François Hollande devait avoir lieu à 14h30 mais vers 15h les manifestants occupaient toujours les lieux en scandant notamment «Lyon, Lyon, ni oubli, ni pardon», ou encore «Hollande casse-toi, la fac n'est pas à toi !». La conférence a finalement été annulée.
A travers ce rassemblement, et le hashtag #LaPrécaritéTue, les étudiants lillois ont souhaité interpeller les pouvoirs publics sur la situation de certains étudiants. Ils ont notamment pour revendication «la requisition de tous les logements vacants pour héberger les étudiants en attente», selon un journaliste du média Lille Actu.
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