«C'est une manifestation organisée par les islamistes», a déclaré Marine Le Pen, à la veille d'une mobilisation dont l'objet est de dire «STOP à l'islamophobie». «Tous ceux qui vont se rendre à cette manifestation seront main dans la main avec les islamistes, c'est-à-dire ceux qui développent dans notre pays une idéologie totalitaire qui vise à combattre les lois de la République française», a confié la présidente du Rassemblement national (RN) à la presse, en marge d'une visite au Salon du Made in France (MIF Expo), à Paris porte de Versailles.
Une cinquantaine de personnalités ont lancé un appel à manifester le 10 novembre à Paris pour dire «STOP à l'islamophobie» et dénoncer la «stigmatisation grandissante» des musulmans, après l'attaque d'une mosquée et de nouvelles tensions autour du voile islamique.
Mais les termes utilisés et l'identité de certains initiateurs de l'appel, publié dans Libération le 1er novembre, ont conduit une partie de la gauche à ne pas s'y associer – le Parti socialiste (PS), le Parti radical de gauche (PRG), le patron du Parti communiste français (PCF) Fabien Roussel... – et une autre à relativiser son soutien initial, comme l'eurodéputé Europe Ecologie Les Verts (EELV) Yannick Jadot et le député La France insoumise (LFI) François Ruffin. Parmi les initiateurs de l'appel à manifester, figurent le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), le Comité Adama, la plateforme L.E.S. Musulmans, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), le journaliste et militant Taha Bouhafs ou encore l'élu de Saint-Denis Madjid Messaoudene.
Je me souviens d'un Jean-Luc Mélenchon il y a de nombreuses années qui luttait contre le fondamentalisme islamiste
Selon la présidente du RN, «ils portent une très lourde responsabilité, ceux qui vont s'associer à cette manifestation, et devront très probablement électoralement en répondre». «Je me souviens d'un Jean-Luc Mélenchon, il y a de nombreuses années, qui luttait contre le fondamentalisme islamiste, qui luttait contre le terme d'"islamophobie", qui luttait contre le voile, je vois qu'il a jeté tout ça à la poubelle, qu'il est dans une opération de véritable trahison de ses sympathisants et de ses électeurs», a estimé Marine Le Pen.
Quelques jours plus tôt, dans un billet de blog, Jean-Luc Mélenchon avait jugé qu'il fallait «savoir faire bloc quand l'essentiel est en jeu», soutenant une nouvelle fois cette marche polémique. Il a, par la suite, annoncé à la presse qu'il serait présent à la manifestation.
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