Le 8 novembre, un étudiant originaire de Saint-Etienne s'est aspergé d'essence et s'est immolé en pleine rue devant un restaurant universitaire situé dans le VIIe arrondissement à Lyon. Agé de 22 ans, le jeune homme est brûlé à 90% et se trouve actuellement «entre la vie et la mort» au centre des brûlés de l'hôpital Edouard Herriot de Lyon, d'après les syndicats.
Prévenue du geste de son compagnon par un SMS, la petite amie de la victime a alerté les services de secours.
Dans une lettre, publié sur son compte Facebook, relayé par son syndicat Solidaires étudiants, l'individu explique son geste.
Il critique dans une langue inclusive l'évolution de la société, le manque d'espérance pour les jeunes. Il accuse «Macron, Hollande, Sarkozy et l'UE de [l'] avoir tué, en créant des incertitudes sur l'avenir de tous». «J'accuse aussi Le Pen et les éditorialistes d'avoir créé des peurs plus que secondaires», ajoute-t-il. Inscrit à l'université Lyon 2, il confesse avoir eu du mal à vivre : «Faisant une troisième L2 [deuxième année en licence], je n'avais pas de bourses, et même quand j'en avais, 450 euros par mois, est-ce suffisant pour vivre ?» Malgré ces mots, une enquête a été ouverte par le procureur de la République pour déterminer les raisons de son geste.
La présidente de l'université, Nathalie Dompnier, a fait savoir à l'AFP, le 9 novembre, que l'étudiant n'avait pas fait part de ses «difficultés personnelles» alors qu'il était« très impliqué au sein des instances de l'établissement». Elle a aussi expliqué la perte de sa bourse du fait qu'il «triplait» sa deuxième année de licence.
«L’université lui exprime tout son soutien, ainsi qu'à sa famille, à ses proches et à tous ses camarades», a également écrit en écriture inclusive Nathalie Dompnier dans un communiqué.
Les syndicats étudiants SUD-éducation et Solidaires ont pour leur part dénoncé dans un communiqué commun «la précarité [de] la vie des étudiants».