France

Gilets jaunes : deux policiers jugés pour violences volontaires, 72 affaires en cours

Deux policiers sont poursuivis pour violences volontaires par «personne dépositaire de l'autorité publique». Au total, 212 enquêtes ont été confiées à l'IGPN et 72 affaires impliquant des policiers sont en cours d'analyse.

C'est la première fois que des policiers comparaissent pour des violences depuis le 17 novembre, date du début du mouvement des Gilets jaunes. Ce 7 novembre, deux policiers ont été renvoyés en correctionnelle pour des violences présumées lors de manifestations, tandis que 18 affaires ont été confiées à des juges d'instruction, selon le procureur de Paris Rémi Heitz.

Les deux affaires concernent des faits survenus lors de la manifestation du 1er mai 2019, selon un communiqué du procureur. Les fonctionnaires devront répondre «de violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique».

Jet de pavé et gifle

L'un des deux policiers est accusé d'avoir giflé au visage un Gilet jaune. La scène a été filmée puis mise en ligne sur les réseaux sociaux. Il comparaîtra pour «violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une incapacité supérieure à huit jours».

L'autre policier est accusé d'avoir jeté un pavé sur des manifestants, une scène là aussi filmée et diffusée sur internet. Il devra répondre de «violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique n'ayant pas entraîné d'incapacité».

Au total, 212 enquêtes ont été confiées à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) par le parquet de Paris, selon le communiqué. Parmi elles, 146 enquêtes ont été clôturées par les enquêteurs.

54 affaires classées, 72 en cours

D'après le procureur de Paris, 18 procédures impliquant des policiers ont par ailleurs été confiées à des juges d'instruction.

Par ailleurs, 54 autres autres procédures ont été classées, faute de preuves suffisantes, et 72 affaires sont encore en cours d'analyse.

Les Gilets jaunes ont régulièrement dénoncé depuis un an les violences policières lors des manifestations. De nombreux cas de blessures graves, allant parfois jusqu'à la mutilation, ont en effet été répertoriés depuis le début du mouvement.

Selon le ministère de l'Intérieur, 313 enquêtes judiciaires ont été ouvertes au total en France par l'IGPN pour des violences policières présumées. L'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) a quant à elle été saisie de 23 enquêtes.

24 personnes éborgnées

D'après les chiffres arrêtés mi-mai par l'Intérieur, 2 448 blessés ont été recensés côté manifestants et 1 797 côté forces de l'ordre.

Selon le décompte du journaliste indépendant David Dufresne, 24 personnes ont été éborgnées depuis le début du mouvement le 17 novembre. Parmi elles, cinq ont perdu une main, un a été amputé d'un testicule, et un autre a perdu l'odorat.

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