Le Front national (FN) se retrouve sur le banc des accusés. Le parti, devenu Rassemblement national (RN) en 2018, est jugé jusqu'au 29 novembre en tant que personne morale pour «complicité» des escroqueries dont sont accusés, notamment, le trésorier du RN Wallerand de Saint-Just, les dirigeants du micro-parti de Marine Le Pen Jeanne et la société Riwal, dirigée par l'ancien leader du GUD Frédéric Chatillon. Marine Le Pen a pour sa part bénéficié d'un non-lieu et a expliqué ne pas être au courant d'un montage financier.
Selon les juges d'instruction : des kits de campagne standardisés (tracts, affiches, site internet) à destination des candidats FN aux législatives de 2012 et fournis par Riwal, auraient été surfacturés, afin d'obtenir de l'Etat un remboursement des frais de campagne plus important (l'Etat rembourse en effet les dépenses de campagne des candidats dépassant 5% des voix).
«Nous allons contester avec virulence ces accusations infamantes [...] Il est sidérant qu'après cinq ans d'instruction, l'accusation ne soit pas en mesure de chiffrer cette allégation de surfacturation», a confié à l'AFP l'avocat du parti, David Dassa-Le Deist, soulignant qu'«aucun texte ne fixe de tarif».
Le tribunal correctionnel doit également examiner des montages jugés douteux mis en place par Jeanne, l'eurodéputé Jean-François Jalkh et Frédéric Chatillon, à l'occasion des municipales de 2014, des européennes de la même année et des départementales de 2015.