France

Bagnolet : une vidéo montre des immigrés frappés par la police lors d'une expulsion (VIDEO)

Le Parisien a révélé le 25 octobre une vidéo amateur où l'on voit des policiers matraquer et donner des coups à plusieurs immigrés lors de l'évacuation d'un squat à Bagnolet en Seine-Saint-Denis. Les faits se sont déroulés le 3 juin.

Une vidéo alourdit les (nombreux) dossiers sur les violences policières. Diffusée sur le site du Parisien le 25 octobre, elle montre des policiers passant à tabac plusieurs immigrés, à coups de matraque, de poings et de pieds. La scène est certes brève mais violente, les coups portés sont parfois à destination du visage. L'action des forces de l'ordre, visant à évacuer le squat d'une trentaine de Tchadiens, s'est déroulée à Bagnolet en Seine-Saint-Denis, le 3 juin. Elle fait suite à la fuite sur le toit d'un immeuble, transformé en squat, d'immigrés tchadiens. Selon le quotidien, les images ont été filmées par un riverain. La vidéo a d'ailleurs été versée à la procédure, précise le journal, et sera «étudiée par la 18e chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Bobigny».

Une enquête est effectivement en cours puisque trois prévenus devaient comparaître le 23 octobre pour «rébellion et incitation à la rébellion» contre des policiers. En raison de cette vidéo, versée au dossier, le procès a été renvoyé au 13 mai. Deux des prévenus sont en effet impliqués dans la vidéo et figureraient parmi les victimes des violences policières, avec des blessures ayant conduit à plusieurs jours d'incapacité totale de travail. Le Parisien précise qu'un officier de police judiciaire (OPJ) a bel et bien adressé à la justice des images fortes de l'action, dans un montage vidéo. Sauf que les scènes dévoilées par Le Parisien figureraient partiellement dans le dossier.

L'enquêteur, interviewé par Le Parisien, assure que le déroulé de la scène, qui correspond aux images polémiques, est «particulièrement haché, ce qui empêche d'accéder à une compréhension de l'intégralité de la scène». Et l'OPJ de compléter qu'il s'agissait d'«une situation de plus en plus confuse [avec] des individus qui refus[ai]ent obstinément de descendre, se li[ai]ent par les coudes, l'un d'eux retenu par ses mains, menaçant même de se jeter dans le vide». Interrogés par le média, les avocats de la défense affirment une autre version des faits : «C'est clair : les effectifs sur place ont donc délibérément transmis un montage, sur lequel par ailleurs on ne voit aucune violence de la part des interpellés.»

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