France

Des responsables politiques appellent à l'annulation du match de football France-Turquie

Des voix s'élèvent en France pour demander l'annulation du match de l'Euro 2020 entre les Bleus et la Turquie ce 14 octobre à Paris, sur fond d'offensive en Syrie. Jean-Yves Le Drian aurait annulé sa présence sur place, selon son entourage.

Depuis que l'équipe nationale turque a fait le salut militaire à deux reprises le 11 octobre lors de sa rencontre victorieuse contre l'Albanie à Istanbul, une polémique a vu le jour, notamment, en France : plusieurs responsables politiques français veulent que la rencontre entre la Turquie et la France qui a lieu ce 14 octobre au Stade de France soit annulée.

En fin de matinée, l'AFP a rapporté que Jean-Yves Le Drian, le chef de la diplomatie française, avait annulé sa présence au match, citant son entourage. «La présence du ministre était prévue à son agenda, il a décidé de ne pas y aller», a fait savoir cette source.

Plus tôt, le mot-clef #AnnulationMatchFranceTurquie, particulièrement populaire ce 14 octobre sur le web, avait notamment été repris par plusieurs responsables politiques.

Jean Messiha (Rassemblement national) avait estimé : «Quand l’équipe de foot de la Turquie fait, sur le terrain, le salut militaire pour rendre hommage au bellicisme criminel de son leader islamiste, alors pour l’honneur de la France, nos dirigeants doivent procéder à l'annulation du match France-Turquie, séance tenante !»

Florian Philippot, fondateur du parti Les Patriotes et ancien bras droit de Marine Le Pen, en a pour sa part appelé à l'honneur national sur Twitter : «Pour l’honneur de la France : annulation du match France-Turquie.»

Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) a également rejoint l'appel lancé par les internautes : «Si les footballeurs turcs font des saluts militaires, ils doivent s'attendre à être traités comme les militaires d'une armée ennemie. On ne joue donc pas au foot contre eux. La base de l'esprit sportif n'est plus là !»

Selon le président de l'Union des démocrates et indépendant (UDI), Jean-Christophe Lagarde, par ce salut militaire le 11 octobre, «l’équipe de football turque a hélas brisé la frontière qui doit séparer le sport de la politique.» Et de préciser sur Twitter : «On ne peut décemment accueillir demain au Stade de France ceux qui saluent le massacre de nos alliés Kurdes !»

Nicolas Dupont-Aignan, président du parti souverainiste de droite Debout La France, a estimé : «Comment accepter sur notre sol un match de foot France-Turquie alors qu'en ce moment même, l'armée turque massacre les Kurdes qui ont vaincu les djihadistes et menace de les libérer ?»

Depuis l'offensive lancée par Recep Tayyip Erdogan contre les milices kurdes dans le nord de la Syrie, le monde du sport turc a fait polémique en effectuant des démonstrations de soutien à son armée. L'UEFA, dont le règlement interdit toute référence à la politique sur les terrains, a fait savoir qu'elle allait «examiner cette situation». La présidence française a, de son côté, appelé à la «cessation immédiate de l'offensive turque» contre les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie, dans un communiqué publié le soir du 13 octobre.

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