France

Pour Jean-Michel Blanquer, le voile islamique «n'est pas souhaitable dans notre société»

Le ministre de l'Education nationale a déclaré qu'il ne souhaitait pas interdire le voile pour les accompagnatrices scolaires, mais a tenu à préciser qu'il ne voulait pas encourager cette pratique.

Invité à réagir sur l'intervention polémique d'un élu régional du Rassemblement national (RN) Julien Odoul, qui a enjoint le 11 octobre à une femme voilée de sortir de l'enceinte du conseil régional lors d'une séance plénière, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a déclaré sur BFM TV le 13 octobre qu'il s'agissait là «d'une situation absurde». «Le Rassemblement national essaie de jouer de manière extrême sur ce type de questions», a estimé le membre du gouvernement. Il a condamné la prise de parole de l'élu du RN, car «les enfants doivent être épargnés par ces débats d'adultes», ajoute-t-il. Mais cette dame voilée étant une accompagnatrice lors d'une sortie scolaire, le ministre a été interrogé sur sa position sur le sujet.

La journaliste a d'ailleurs interrogé le ministre sur sa «responsabilité» quant au «flou» qu'il aurait entretenu sur la question du port du voile par des accompagnatrices scolaires. Jean-Michel Blanquer a alors répliqué que, très clairement, «la loi n'interdi[sait] pas aux femmes voilées d'accompagner les enfants». Le ministre a complété son propos : «En revanche, ce qui est certain, c'est que nous souhaitons pas encourager ce phénomène». La journaliste a relancé le membre du gouvernement, en l'accusant d'user de la fameuse stratégie macroniste du «en même temps». Jean-Michel Blanquer a alors estimé normal que certaines pratiques qui ne sont pas interdites par la loi ne soient pas pour autant encouragées.

Le voile, en soi, n'est pas souhaitable dans notre société, tout simplement

Le ministre a pris pour exemple le fait qu'il n'est «heureusement» pas interdit de mâcher du «chewing-gum» dans un établissement scolaire, bien que cela soit un comportement négatif. «On sait que si on interdisait par la loi, on aurait des effets contre-productifs», a-t-il argumenté. Il a précisé en outre qu'il préférait que les femmes ne portent pas le voile dans le cadre d'une sortie scolaire. Invité de nouveau à préciser sa pensée, Jean-Michel Blanquer a déclaré : «Le voile, en soi, n'est pas souhaitable dans notre société, tout simplement.» Et d'ajouter : «Ce que ça dit sur la condition féminine [...] n'est pas conforme à nos valeurs.»

Sur les phénomènes de radicalisation, Jean-Michel Blanquer a donné quelques précisions pour les personnels de l'Education nationale. Ainsi, il a conseillé à ceux-ci de contacter les parents, voire de procéder à un signalement à leur hiérarchie lorsqu'un élève, par exemple, ne veut «pas s'asseoir sur une chaise rouge parce que c'est le signe du diable».

«On voit parfois des petits garçons qui refusent de tenir la main d'une petite fille, ce n'est évidemment pas acceptable dans l'école de la République», ce genre de comportement pouvant déboucher sur un signalement si ce fait «débouche sur un problème plus grave», a-t-il expliqué.

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