France

«PMA pour toutes» : vers la «marchandisation du corps humain» ?

Ancien député socialiste et actuel vice-président du mouvement gaulliste Oser la France, Jean-Philippe Mallé s'oppose au projet de «PMA pour toutes». Il affirme que la gestation pour autrui sera forcément l'étape suivante au nom de l'égalité.

Le projet de loi sur la «PMA pour toutes» est actuellement au cœur des débats au sein de l'Assemblée nationale. Interrogé sur le sujet, l'ancien député socialiste des Yvelines Jean-Philippe Mallé explique son opposition à la «PMA pour toutes». Il estime que celle-ci est du ressort «de la marchandisation du corps humain» et revient à utiliser «la médecine pour autre chose que des raisons médicales [puisque] jusqu'à présent la PMA était [seulement] autorisée pour les couples hétérosexuels infertiles».

On met la médecine au service de la revendication d'un droit individuel et d'un droit à l'enfant

«On met la médecine au service de la revendication d'un droit individuel et d'un droit à l'enfant», appuie-t-il, considérant qu'il n'y a pas de «droit à l'enfant» car «l'enfant [n'est] pas une chose». Jean-Philippe Mallé n'est d'ailleurs pas dupe du discours gouvernemental qui assure que la Gestation pour autrui (GPA) ne sera pas à l'ordre du jour. Il assure ainsi que la «PMA pour toutes» va «générer» la GPA au nom de l'égalité entre les individus. «Il n'y aurait aucune raison de refuser pour les couples d'hommes homosexuels ce que l'on accorde aux couples de femmes homosexuelles», regrette Jean-Philippe Mallé.

Il ne comprend également pas que «des élus dits de gauche ne voient pas cette instrumentalisation du corps une extension du marché au corps humain». L'ancien député appelle de fait les Français à «résister». «Il en va d'une vision de l'homme [et d'] une vision de l'humanité» avec cette «question éminemment politique», précise Jean-Philippe Mallé.

Le vice-président du mouvement gaulliste Oser la France ajoute qu'il a soutenu la manifestation du 5 octobre contre la PMA pour les couples de femmes homosexuelles et les femmes seules. «On voit bien que les Français sont très vigilants malgré une doxa, un politiquement correct, une police de la pensée [...] très présentes dans les gros médias», constate-t-il encore.

Bastien Gouly

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