France

Harpon détenait des vidéos de Daesh sur une clé USB remplie de données sur ses collègues

Mickaël Harpon, l'assaillant islamiste radicalisé de la préfecture de police qui a tué quatre personnes le 3 octobre aurait eu en sa possession des données sur des dizaines de collègues et des vidéos de propagande de Daesh sur la même clé USB.

L'enquête menée conjointement par la brigade criminelle et la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) sur l'attentat de la préfecture de police survenu le 3 octobre à Paris aurait révélé, selon les informations du Parisien, que l'assaillant islamiste radicalisé Mickaël Harpon avait en sa possession à son domicile une clé USB contenant des vidéos de propagande de Daesh et les coordonnées et données personnelles de plusieurs dizaines de ses collègues à la préfecture. [Il a depuis été établi, notamment par Christophe Castaner lui-même face aux sénateurs le 10 octobre en commission d'enquête, que la clé USB en question ne se trouvait pas au domicile de Mickaël Harpon mais dans son bureau à la préfecture].

Il n'est pas précisé pour le moment si l'agent a lui-même extrait ces données, mais les enquêteurs chercheraient à présent à savoir s'il comptait les communiquer à des tiers. Contacté par RT France, un ancien policier du renseignement qui a travaillé à la direction de la surveillance du territoire (DST) puis à la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), estime qu'il est rigoureusement impossible que Mickaël Harpon ait sorti ces données de l'enceinte de la préfecture de police de Paris dans le cadre de ses attributions professionnelles, ainsi que l'ont suggéré plusieurs médias, dont Le Parisien. Selon le quotidien d'Ile-de-France, la question se poserait de savoir si l'assaillant radicalisé «disposait [de ces données] dans le cadre de ses fonctions habituelles».

«On entend n'importe quoi dans les médias, à ce sujet. C'est absurde ! Les données sur les collègues ne sortent jamais de l'enceinte du bâtiment et on a déjà eu des problèmes de ce type, notamment à Marseille. La cause, elle est simple : la politique de recrutement n'est pas bonne et on se retrouve dans ces services avec des profils qui n'auraient jamais dû s'y trouver», a expliqué la source du renseignement interrogée par RT France.

Interrogée sur France 2 sur la possession par Mickaël Harpon de cette clé USB, la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a dit ne pas pouvoir répondre «à ce stade» : «Nous disons toujours ce que nous savons au moment où nous le savons. [...] Je ne peux pas vous garantir aujourd'hui que toutes les informations dont nous disposerons seront rendues publiques car s'il s'agit de protéger notamment des agents français, nous devons évidemment continuer à le faire. [...] En matière de défense du secret, il me semble que tout ne peut pas être dit, c'est par essence la raison pour laquelle il existe des habilitations au secret défense», a-t-elle ajouté.

Castaner, entendu trois fois par les parlementaires, «fait parfaitement le job», selon Ndiaye

La porte-parole du gouvernement a également de nouveau défendu Christophe Castaner, un ministre de l'Intérieur «qui fait parfaitement le job». Pourtant, après l'attaque à la préfecture qui a fait quatre morts dans les rangs des policiers, Christophe Castaner est entendu ce 8 octobre par la délégation parlementaire au renseignement, à huis clos, puis, par la commission des Lois de l'Assemblée nationale, et par celle du Sénat le 10 octobre. Ces deux dernières auditions ouvertes sont ouvertes à la presse et retransmises en direct par les assemblées.

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