France

Castaner estime que la France a «loupé» l'intégration des immigrés alors qu'elle aurait «dû» réussir

Alors que les députés entament un débat très clivant sur l'immigration voulu par la majorité, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a estimé que la France avait loupé sa politique migratoire récente, tout en restant optimiste sur l'avenir.

Interrogé sur France Inter le 7 octobre, date d'un débat sans vote à l'Assemblée nationale sur l'immigration, Christophe Castaner a dressé un bilan sans appel de la situation : «Je pense que nous avons loupé ces dernières années l'intégration telle que nous aurions dû la réussir.»

«Depuis plusieurs années, nous nous opposons entre la droite et la gauche, sur le nombre d'immigrés, sur la capacité qu'on a à éloigner, et on a oublié l'essentiel [...] l'intégration des étrangers», a-t-il affirmé.

De fait, le débat sur la politique migratoire, voulu par le président de la République, que les députés entament le 7 octobre, est un sujet clivant au sein de la majorité centriste.

Au cœur du débat, l'augmentation des demandes d'asile (+22% en 2018 soit près de 123 000 personnes) et des abus constatés, même de la part de ressortissants de pays considérés comme «sûrs» par les autorités, comme l'Albanie et la Géorgie (respectivement deuxième et troisième pays d'origine des demandeurs d'asile, derrière l'Afghanistan).

Le ministre de l'Intérieur a ainsi souhaité que la France travaille avec ces gouvernements pour faciliter la reconduite de ces personnes dans leur pays d'origine. Autre mesure évoquée : «augmenter l'aide publique au développement» des pays d'origine. 

Quant à la question de la controversée Aide médicale d'Etat (AME), qui mobilise 934 millions d'euros pour assurer les soins de 300 000 sans-papiers, pas question de l'abroger. Le ministre a néanmoins précisé que cette prestation sociale, qui est actuellement l'objet d'une mission d'inspection, devait être réformée «s'il y a des abus». 

Selon un sondage Ipsos publié en septembre, 60% des Français interrogés voyaient «les migrants comme une menace».

Lire aussi : Avec près de 13 000 migrants pour une capacité de 3 000, le camp grec de Moria suffoque