France

«PMA pour toutes» : 600 000 opposants à Paris selon les organisateurs, 75 000 selon un cabinet

Les opposants à la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes les femmes défilent ce 6 octobre dans la capitale française. La loi bioéthique débattue au Parlement prévoit l’ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de lesbiennes.

Dimanche 6 octobre

Le défilé des opposants à la «PMA pour toutes» les femmes a rassemblé 600 000 manifestants selon les organisateurs, réunis au sein d'un collectif de 21 associations, dont la Manif pour tous.

Selon un comptage réalisé par le cabinet Occurence pour un collectif de médias, dont l'AFP, 74 500 personnes étaient présentes ce 6 octobre à Paris, 

Les organisateurs donnent rendez-vous les dimanches 1er décembre, 19 janvier, 8 mars, 17 mai et 14 juin pour de nouvelles mobilisations contre la «PMA sans père».

Les organisateurs de la marche «Marchons enfants» annoncent le chiffre de 600 000 participants.

Le responsable politique RN Jean Messiha est venu soutenir le cortège parisien. «Nous refusons le mensonge d'Etat qui consiste à faire croire à un enfant qu'il est né de deux mères», a-t-il commenté dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux.

Quelques dizaines de contre-manifestants, se revendiquant «antifas», tentent d'approcher le parcours officiel des opposants à la PMA pour toutes.

En tête de cortège, les manifestants tiennent une banderole avec laquelle ils entendent interpeller les députés et sénateurs amenés à se prononcer sur le projet de loi bioéthique. «Elus, vous rendrez des comptes», peut-on lire sur la banderole.

Les discours débutent alors que la manifestion «Marchons enfants» se déroule dans le calme en présence de plusieurs milliers de personnes.

L'ancien député et président du Parti chrétien-démocrate Jean-Frédéric Poisson estime qu'on ne peut pas exclure une «origine masculine» dans la création de la vie.

«Ils continuent de s'acharner, ça ne leur suffit pas de m'avoir exclue...» : la députée ex-LREM Agnès Thill est en première ligne de la manifestation contre la PMA pour toutes et la GPA.

Afin de participer au rassemblement qui se tient dans la capitale, des délégations se sont organisées dans plusieurs villes de France.

A Lyon par exemple, des militants ont opté pour différents moyens de locomotion afin de rejoindre Paris.

Organisation similaire dans plusieurs villes du Maine-et-Loire, d'où ont été affrétés des cars en direction de la capitale.

Sept ans après les mobilisations monstre contre le mariage pour tous, les opposants à l'ouverture de la PMA à toutes les femmes défilent le 6 octobre à Paris, demandant au gouvernement de renoncer à cette promesse de campagne d'Emmanuel Macron.

Les organisateurs, réunis au sein d'un collectif d'une vingtaine d'associations dont la Manif pour tous, ont donné rendez-vous à 13h près du Sénat, où une commission spéciale doit se pencher à partir du 15 octobre sur le projet de loi bioéthique.

«Le déroulement et l'ambiance de la manifestation sont aussi importants que son ampleur», selon la présidente de la Manif pour tous Ludovine de la Rochère, qui ne se risque pas à donner un chiffre de réussite de la mobilisation.

Son mouvement, ainsi que les autres poids lourd du collectif, telles que les Associations familiales catholiques (AFC) et Alliance Vita, ont en tous cas mis le paquet pour battre le rappel des troupes, avec plus de trois millions de tracts distribués, des murs tapissés d'affiches depuis des semaines, deux TGV spéciaux affrétés et plus d'une centaine de cars complets dans toute la France.

«Ce ne sera pas ridicule. Ce sera sans doute comparable aux chiffres de la première manifestation de 2012, autour de 100 000 personnes», pronostique Pascale Morinière, présidente des AFC.

Les opposants à la PMA tentent aussi, pour étoffer leurs rangs dimanche, de tirer profit du vote jeudi à l'Assemblée nationale d'un amendement automatisant la reconnaissance en France de la filiation sous forme d'adoption, entre un parent d'intention et un enfant conçu par GPA à l'étranger. Le gouvernement, opposé à cet amendement, a aussitôt demandé une seconde délibération.

«Pour dire non à la GPA, il faut donc commencer par dire non à la "PMA sans père"», a souligné la Manif pour tous.

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