France

«Qu’est-ce que le ministère attend ?» : le maire de Nantes interpelle Castaner sur les migrants

Après la mort d'un migrant tchadien de 35 ans près de Nantes dans un gymnase faisant office d'hébergement d'urgence, le maire de Nantes a interpellé le ministère de l'Intérieur en rappelant qu'il revient à Beauvau de mettre «à l’abri les migrants».

Le maire de Nantes, Johanna Rolland, a interpellé les services de Christophe Castaner après qu'un migrant tchadien âgé de 32 ou 35 ans, selon les versions, a été découvert mort le matin du 3 octobre dans le gymnase Jeanne-Bernard à Saint-Herblain, près de Nantes. Dans un premier temps, les secours ont constaté la mort et tenté de procéder à l'enlèvement du corps, mais selon les informations de France 3, les compagnons du migrant s'y sont opposés «afin de respecter les rituels ethniques.» L'homme serait mort d'un arrêt cardiorespiratoire, selon la préfecture de Loire-Atlantique. Le corps doit être autopsié. Il a notamment été décrit comme souffrant et se serait plaint de maux de ventre la veille de son décès avant de rejoindre sa tente.

La situation se désamorçant progressivement au cours de l'après-midi, le corps a pu être emmené. Mais en fin d'après-midi, les pompiers ont été appelés à intervenir sur ce même site pour un départ de feu de poubelle et les policiers déployés sur la zone ont essuyé des jets de bouteille, toujours selon cette même source qui précise qu'ils essayaient d'écarter les migrants pour que les pompiers puissent faire leur travail.

Johanna Rolland a réagi au cours d'une conférence de presse et déclaré : «Je dis ma colère, mon écœurement. Qu’est-ce que le ministère de l'Intérieur attend ? Ça fait des mois que les associations l’interpellent. Je rappelle que dans la loi française, c’est au ministère de l’Intérieur de mettre à l’abri les migrants.»

Philippe Grosvalet, président du département de Loire-Atlantique, s'est joint au concert d'indignations et a déclaré sur Twitter : «De toute urgence, l'État doit assumer ses responsabilités et enfin agir pour mettre fin à cette situation indigne qui a trop duré.»

Invité du journal le 3 octobre, le maire la commune de Saint-Herblain où se trouve le gymnase en a également appelé à la responsabilité de l'Etat : «Depuis une dizaine de mois j'ai interpellé l'Etat par écrit, oralement, le préfet, mais aussi le ministre de l'Intérieur. Je lui ai écrit le 16 août pour lui signaler que la situation ne pouvait plus durer.»

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