France

Refusant de «respecter la mémoire de Jacques Chirac», un enseignant syndicaliste sidère Bourdin

En cette journée d'adieux officiels à l'ancien président Jacques Chirac, un vif échange a eu lieu entre le journaliste Jean-Jacques Bourdin et son invité Jules Siran, qui appelait ses collègues à ne pas participer au deuil national. Explications.

Le ton est monté d'un cran ce 30 septembre sur le plateau télévisé de Bourdin Direct sur RMC et BFM TV, pendant que le journaliste recevait Jules Siran, enseignant dans un collège de Bobigny et co-secrétaire fédéral du syndicat Sud-Education.

A l'origine de la passe d'armes, les propos de l'enseignant venu défendre l'appel de son organisation syndicale à ne pas participer au deuil national décrété par Emmanuel Macron pour la journée des adieux officiels à l'ancien président de la République, Jacques Chirac.

«Vous dites "non" par principe si je comprends bien ?», lance d'abord Jean-Jacques Bourdin à son interlocuteur. Et celui-ci de souligner le contexte de cet appel : «On dit non pour plusieurs raisons, d'abord il y a le contexte avec le suicide de Christine Renon [une directrice d’école qui a mis fin à ses jours le 23 septembre à Pantin, mettant en cause l’Education nationale dans une lettre signée "Directrice épuisée"] ; ensuite, un deuil national pour un président, ce n'est pas quelque chose qu'on demande aux enseignants de faire.»

On ne lui accorde pas un respect particulier

«Je ne comprends pas, c'est du non pour dire non ?» le relance alors Jean-Jacques Bourdin, qui évoque pour sa part «le respect de la mémoire de Jacques Chirac». «On ne lui accorde pas un respect particulier [...] c'est un non pour dire aux enseignants : "Vous avez votre liberté pédagogique, exercez-là, refusez les pressions"», précise alors Jules Siran, qui dénonce «un excès de zèle de la ministre [de l'Education nationale] qui va plus loin que le Premier ministre en disant : "Les enseignants et les élèves participeront à cette minute de silence.", qui n'est pas du tout prévue réglementairement».

A midi il y a une messe à laquelle [sont] conviés un grand nombre de dirigeants étrangers pas forcément recommandables, et derrière on nous demande à 15h de faire une minute de silence

L'échange se poursuit un court instant sur les fiches pédagogiques liées au décès de Jacques Chirac, le journaliste suggérant alors à son interlocuteur de saisir l'occasion pour revenir sur une période ayant marqué la France. Et le syndicaliste de rapidement revenir sur la journée de deuil organisée par l'exécutif.

«Regardez le dispositif d'aujourd'hui, à midi il y a une messe à laquelle [sont] conviés un grand nombre de dirigeants étrangers pas forcément recommandables, et derrière on nous demande à 15h de faire une minute de silence [...] L'ensemble du dispositif n'est pas à même de construire un esprit critique pour les élèves, c'est un dispositif de communication», dénonce le syndicaliste.

Lire aussi : Mort de Jacques Chirac : l'homme d'Etat que la France a perdu