Invités sur le plateau d'Interdit d'interdire sur RT France, Gérard Filoche, co-fondateur de Gauche démocratique et sociale, et l'avocate fiscaliste Virginie Pradel débattent sur le projet du gouvernement de réforme des retraites.
Gérard Filoche constate en premier lieu le non-sens d'une réforme des retraites sur la base de coupes économiques. Pour lui, le budget pré-affecté pour les retraites ou la santé, à travers les cotisations sociales, est en effet «à l'équilibre» : «Le budget aujourd'hui est en équilibre. Pourquoi nous embête-t-on ?» «Les gens entendent parler du trou de la [sécurité sociale], il n'y a pas de trou de la sécu», ajoute-t-il.
En revanche, pour l'avocate fiscaliste Virginie Pradel, ces cotisations restent du salaire en moins pour les Français. «On est le pays de l'OCDE qui taxe le plus», complète-t-elle.
Gérard Filoche s'oppose à cette vision : «La part que les patrons paient pour que vous ayez la santé, le logement, pour s'occuper des enfants, des accidents du travail, du chômage et de la retraite, c'est une part indissociable du travail. Macron veut dissocier cela. Or cette part est indissociable. [...] Quand on va à l'hôpital c'est grâce à notre salaire brut, quand on a une retraite, c'est grâce à notre salaire brut.»
Ainsi, l'ancien inspecteur du travail récuse les termes de «charges sociales» ou de «régimes spéciaux», préférant évoquer les conventions collectives, «négociées dans un certain nombre de métiers et de branches pour compenser les nuisances».
Virginie Pradel critique pour sa part l'idée de cette réforme des retraites, qui est «d'évacuer les partenaires sociaux, les syndicats». Gérard Filoche fait également savoir que le but de la réforme est de réaliser un «hold-up» contre les salaires et les retraites, pour faire basculer le financement des retraites dans le budget de l'Etat et d'ensuite faire varier la valeur du point, vers le bas probablement. Virginie Pradel avertit elle aussi que la «valeur du point ne sera pas garantie, contrairement à ce qu'on nous affirme».
Toutefois, elle estime que dans beaucoup de pays de l'Union européenne, «la retraite est à 65 ans, 66, 67 ans, et ça n'a pas suscité de levée de bouclier, comme en France».
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