France

La justice a-t-elle vraiment voulu poursuivre des Gilets jaunes pour détention de homard géant ?

Les interrogations demeurent après l'arrestation à Nantes, en marge de l'acte 44 des Gilets jaunes, de trois personnes qui se préparaient à manifester avec un homard géant en papier mâché.

Le 14 septembre à Nantes, nombre des voix se sont élevées contre l'arrestation de trois personnes pour le seul motif connu d'avoir voulu apporter à la manifestation de l'acte 44 des Gilets jaunes un homard géant en papier mâché.

La révélation de cette interpellation sur les réseaux sociaux avait été largement partagée, y compris par RT France. «La police a tendu un véritable guet-apens : le véhicule qui devait le transporter est saisi avec son contenu et 3 personnes raflées», dénonçait sur Twitter le groupe militant «Nantes révoltée», après l'interpellation des individus.

Arrêtées avant même le début du défilé, ces trois personnes [plus deux autres interpellées dans une voiture avec du matériel suspect plus tôt dans la journée] ont été soumises à une garde à vue de 24 heures – prolongée ensuite à 48 heures – à l'issue de laquelle le procureur de la République a demandé leur mise en examen pour «association de malfaiteurs en vue de commettre des dégradations sur des bâtiments publics», rapporte Ouest France.

Une dangereuse instrumentalisation des procédures judiciaires, des procédures pénales, pour faire passer des messages au monde militant

Une demande non suivie par le juge d'instruction, qui n'a pas mis les trois individus en examen. Ces derniers auraient cependant été placés sous le régime de «témoins assistés», et se seraient vu confisquer leurs téléphones portables, affirme le site «Nantes révoltée» sans que RT France n'ait été en mesure de confirmer cette information. Toujours selon le groupe, les trois gardés à vue se sont vu présenter des photos prises dans la rue et devant le local associatif où ils se trouvaient, ce qui attesterait d'une enquête déclenchée avant l'organisation de la manifestation. 

L'avocat Pierre Huriet a accusé le «parquet qui dirigeait l’enquête» d'avoir cherché un prétexte judiciaire pour faire pression sur ces militants. «On considère qu’ici, on a de la part du parquet de Nantes une dangereuse instrumentalisation des procédures judiciaires, des procédures pénales, pour faire passer des messages au monde militant», a-t-il déclaré auprès de France 3

De son côté, le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) a confié à Ouest France que la saisie du fameux homard [qui serait toujours sous scellé] n'était pas la raison de l'intervention policière, sans donner plus de détails.

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