Invitée ce 12 septembre sur Europe 1, la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a expliqué qu'il était «logique» que le président de la République «conserve toute sa confiance» à Richard Ferrand après sa mise en examen dans l'affaire immobilière des Mutuelles de Bretagne. Elle a précisé que le président de l'Assemblée nationale était «un homme loyal, droit, qui a eu un parcours politique [...] exemplaire, qui a toujours été très fidèle», et a fait valoir que «jusqu’à preuve du contraire, il est présumé innocent».
«Richard Ferrand est un homme qui a fait, comme beaucoup d’autres, des choix qui n’étaient pas évidents quand il a quitté sa formation politique d’origine [le Parti socialiste] pour aller fonder En Marche ! Ce n’était pas un choix qui était facile à faire quand on a une histoire politique dans une famille politique», a-t-elle ajouté.
Questionnée sur les similitudes entre cette affaire et les déboires de François de Rugy pendant l'été, la porte-parole a semblé regretter le traitement médiatique réservé à l'ancien ministre de la Transition écologique et solidaire. «Je vais vous faire une petite confidence. Quand je regarde ce qu’il s’est passé pour François de Rugy, je pense que l’on peut se poser beaucoup de questions. Parce qu’au fond aucune information judiciaire n’est ouverte contre François de Rugy, aucune procédure. Il a démissionné sans doute pour protéger sa famille», a-t-elle argué.
Les jours politiques de Richard Ferrand sont encore très longs
Interrogée sur la perspective d'une démission du président de l'Assemblée nationale, Sibeth Ndiaye a été très claire : «Les jours politiques de Richard Ferrand sont encore très longs [...] Si la justice se déroule en bon ordre, si les choses vont au train où elles doivent aller, si tout est transparent dans la mesure où cela peut l'être, nos concitoyens vont conserver la confiance importante dans le système.»
Sibeth Ndiaye a par ailleurs assuré qu'il n'y avait pas en France «d’instructions individuelles qui soient données à la justice». La porte-parole a mis en garde contre «une forme d’acharnement» dans laquelle il ne faut pas «sombrer». «On est dans une société dans laquelle dès que vous êtes impliqués dans une procédure, on vous cloue au pilori. On peut avoir un peu de calme et savoir raison garder», a-t-elle déploré.
J'ai confiance dans l’intelligence de mes concitoyens
Enfin, Sibeth Ndiaye a assuré que cette nouvelle affaire n'entravait en rien le rythme des réformes voulues par la majorité. «Evidemment que j’aurais préféré que ça ne tombe pas à ce moment-là […] Mais j’ai confiance dans l’intelligence de mes concitoyens, je crois que les Français savent distinguer les choses», a-t-elle avancé.
Lire aussi : Richard Ferrand mis en examen pour prise illégale d'intérêts