Son entourage avait prévenu dès le mois de juillet. «François ne va pas en rester là. Il est très en colère et veut laver son honneur», avait ainsi expliqué un de ses proches au Parisien après les révélations de Mediapart qui ont poussé François de Rugy à quitter le gouvernement.
A présent, l'ancien ministre de la Transition écologique semble déterminé à faire émerger sur les planches du théâtre médiatique ce qu'il a appelé à plusieurs reprises l'«affaire Mediapart». Il l'a encore évoquée au micro de France 5 dans l'émission C à Vous face au journaliste Patrick Cohen le 3 septembre. Il a dénoncé à cette occasion «des méthodes de voyous» au sein du site d'investigation, qu'il assigne en justice pour diffamations après les révélations sur son logement à vocation sociale dans la Loire-Atlantique.
François de Rugy a fait la rentrée en tant que simple député de la majorité après avoir présidé l'Assemblée nationale et avoir été ministre. Mais il a également fait sa rentrée médiatique : «Tout est faux [...]. C'est un logement privé, et je remplissais les conditions à remplir», assure l'ancien ministre.
Plutôt que d'assumer sa rapide descente aux enfers, l'ancien occupant de l'hôtel de Lassay se récrimine et cherche une défense qu'il peine à trouver. Il estime même : «Je pense avoir été un peu la victime expiatoire des Gilets jaunes.» Dans la même veine sociale, il explique également pourquoi il préfère attaquer Mediapart plutôt que toutes les publications ayant relaté son affaire : «Vous savez combien ça coûte de faire des procédures judiciaires ? Je vous le dis, il faut être très riche en France pour faire valoir son bon droit.»
Le «bon droit» de François de Rugy, à l'écouter, serait évidemment de voir Mediapart condamné coûte que coûte. Sur ce sujet, il ne tarit pas et montre toute sa résolution à agonir ses détracteurs : «Il y a une petite entreprise commerciale derrière ça. Mais c'est une entreprise de démolition. Pas du journalisme.»
Et, enfin, écornant encore au passage le métier de journaliste, il nomme le haut mal : «Vous croyez que monsieur Plenel n'a pas de projet politique ? » Puis plus loin, il questionne : «Est-ce que vous connaissez une profession, une petite entreprise, où l'on travaille dans l'impunité la plus totale ? [...] Aujourd'hui vous pouvez écrire sur internet ce que vous voulez [...] C'est ça le monde dans lequel on vit. [...] Moi j'ai été élu.»