France

#JusticePourSteve : plusieurs rassemblements, heurts à Nantes

Des appels au rassemblement ont émergé sur les réseaux sociaux en mémoire de Steve, tombé dans la Loire la nuit de la Fête de la musique. A Nantes, une interdiction de manifester a été déclarée pour une grande partie du centre-ville ce 3 août.

Samedi 3 août

En fin d'après-midi à Nantes, la préfecture annonce que la police a procédé à 34 arrestations «pour faits de violences ou transport d'armes par destination».

Sur Twitter, le préfet des Pays de la Loire et de Loire-Atlantique a précisé que des individus «venus de l’étranger» s'étaient glissés dans le cortège afin d'«en découdre avec les forces de l'ordre».

A Toulouse également, l'un des bastions historiques des manifestations urbaines de Gilets jaunes, des citoyens rendent hommage au jeune Steve Maia Canico, à l'occasion de l'acte 38 de la mobilisation.

Muni d'un miroir sur lequel est inscrit «Qui mutile et tue en toute impunité ?», un manifestant se place devant les forces de l'ordre afin de tenter un effet de réflexion.

Les heurts se poursuivent depuis le début d'après-midi dans le centre-ville de Nantes.

Plusieurs devantures de boutiques ont été détériorées.

Alors que les forces de l'ordre peinent à disperser le cortège de manifestants, plusieurs feux ont été constatés dans le centre-ville de Nantes, dont un au rond point situé à l'intersection de la rue Gaston Veil et du boulevard Jean Philippot.

«Des échauffourées ont eu lieu d'abord devant la préfecture où des manifestants [...] ont commencé à lancer des projectiles. En réponse, les forces de l'ordre ont gazé très rapidement», commente notre reporter Thomas Bonnet.

En début d'après-midi, la police annonce la présence de 1 700 participants dans le cortège nantais, affirmant avoir procédé à 33 interpellations préventives.

Dans le centre-ville nantais, l'atmosphère s'est tendue après le passage du cortège près de la préfecture. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et des manifestants montent des barricades de fortune avec du mobilier urbain.

Un hélicoptère survole les lieux alors que les manifestants amassent du mobilier urbain aux abords de la Place du Maréchal-Foch.

Un feu a été déclaré sur le Cours Saint-Pierre.

Certains utilisent des panneaux de signalisation en guise de bouclier.

Présent dans le cortège parisien à l'occasion de l'acte 38 des Gilets jaunes, notre reporter Kyrill Kotikov avance dans la rue de Châteaudun, dans le IXe arrondissement de la capitale. Il décrit une «tension palpable dans le cortège, sans affrontements».

Images à l'appui, notre reporter estime que la manifestation parisienne rassemble quelques milliers de participants.

Alors que le cortège est arrivé à hauteur de la Préfecture de région Pays de la Loire, la tension est montée d'un cran et les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et tiré des jets d'eau sur la foule.

«Tensions en cours», a commenté le journaliste Clément Lanot en accompagnement d'une vidéo des premiers heurts.

Le cortège de la manifestation nantaise a commencé son parcours dans le centre-ville. Parmi les premiers slogans, on peut entendre les manifestants scander «Tout le monde déteste la police» ou encore «les p**** à Macron» alors que la foule avance sur le Cours des 50 Otages. «Forces de l'ordre, pour notre sécurité, veuillez quitter le périmètre», peut-on lire sur plusieurs pancartes brandies dans le cortège.

Dans le nord-ouest de Paris, comme le montrent les images du journaliste Charles Baudry, une stèle a été érigée, «avec quelques bougies et des pancartes en hommage à Steve Maia Caniço» sur la place de Clichy, où se rassemblent des Gilets jaunes à l'occasion de l'acte 38 de la mobilisation.

En fin de matinée, un rassemblement commence à prendre forme à Nantes. «Moment de recueillement à Nantes en mémoire de Steve Maia Caniço», décrit un journaliste RT France présent sur place, un peu avant midi.

«Plusieurs centaines de personnes se sont recueillies [...] On n'est pas loin de l'endroit où le corps de Steve a été repêché», décrit notre reporter Thomas Bonnet.

Vendredi 2 août

Comme en témoigne une vidéo du journaliste Remy Buisine, une minute de silence a été observée par quelques dizaines de personnes qui se sont rassemblées le 2 août devant le siège de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), situé à Paris dans le 12e arrondissement.

Les appels à manifester en hommage de Steve Maia Caniço, qui se sont multipliés sur les réseaux sociaux en amont de ce samedi 3 août, présagent une journée confuse et tendue, notamment à Nantes. La préfecture de Loire-Atlantique a réagi à travers un communiqué, après avoir pris connaissance d’«un appel à rassemblement d’envergure nationale».

«Afin de garantir l’ordre public, le préfet a pris la décision d’interdire tout rassemblement dans une grande partie du centre-ville de Nantes le samedi 3 août de 10h à 20h [...] Un dispositif de sécurité adapté, réactif et mobile, sera déployé pour prévenir les violences, protéger le centre-ville», précise le texte de la préfecture.

Les proches, ce qu'ils souhaitent [...] c'est qu'on respecte au moins la mémoire de Steve […] Ils se sentent assez trahis par les appels à la violence dans ce contexte

Si différents appels à manifester ont émergé ces derniers jours, après la découverte du corps du jeune Steve dans la Loire, les proches du défunt ont préféré prendre leurs distances avec ces initiatives. «Les proches, ce qu'ils souhaitent dans un temps où les obsèques n'ont même pas eu lieu, c'est qu'on respecte au moins la mémoire de Steve […] Ils se sentent assez trahis par les appels à la violence dans ce contexte», a confié l'avocate des parents du jeune homme auprès de Ouest-France. «Cette mobilisation nous touche beaucoup, mais nous craignons des débordements auxquels nous ne souhaitons pas être associés», ont pour leur part expliqué des camarades de Steve cités par Le Parisien.

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