France

L'enquête sur la mort de Steve Maia Caniço ne commencera pas avant le mois de septembre

Les deux juges d'instruction chargés de l'enquête sur la mort de Steve Maia Caniço, survenue le soir de la fête de la musique à Nantes, ont demandé à ce qu'elle soit confiée à d'autres juges d'instruction pour des raisons d'impartialité.

Les deux juges d'instruction chargés de l'enquête pour «homicide involontaire» ont demandé à ce que la procédure soit dépaysée, a-t-on appris vendredi 2 août de sources judiciaires. «La poursuite des investigations va nécessiter de rechercher toutes les responsabilités dans la mort du jeune homme et donc potentiellement, celles de partenaires institutionnels habituels du tribunal de grande instance de Nantes», a déclaré Jean-François Thony, procureur général de Rennes dans un communiqué.

Les deux juges concernés par l'affaire ont donc demandé à ce qu'elle soit confiée à d'autres juges afin de garantir «la sérénité de l'information judiciaire et l'impartialité objective de la juridiction saisie».

Les juges d'instruction ont immédiatement adressé, le mardi 30 juillet, jour de l'ouverture de l'information judiciaire contre X du chef d'homicide involontaire, une demande en dépaysement du dossier. Pierre Sennès, procureur de la République à Nantes, a ensuite transmis cette demande à Jean-François Thony, procureur général de Rennes, qui a ainsi saisi la Cour de cassation de la requête. Cette requête ne sera pas traitée avant la seconde quinzaine de septembre, puisqu'une demande de transfert doit être signifiée aux différentes parties, qui ont un mois pour formuler leurs observations, analyse une source judiciaire.

Une telle demande, intervenant aussi tôt dans l'enquête, est peu commune, mais la disparition du jeune homme de 24 ans avait déjà suscité une vive émotion et des critiques contre l'intervention des forces de l'ordre dans la nuit du 21 au 22 juin, là où avait lieu un concert pour la fête de la musique. L'avocate de la famille de Steve Maia Caniço, Me Cécile de Oliveira, a salué la demande des juges d'instruction. «Il faut qu'il y ait une distance pour travailler dans ce dossier, avec les services d'enquêteurs» déclarait-elle à l'AFP. Elle a ajouté qu'un travail d'investigation était forcément plus difficile sur les personnes avec lesquelles les juges collaborent au quotidien.

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