Interrogé par France Bleu, le secrétaire du syndicat UFAP à la prison de Perpignan, Pierre Grousset s'exclame : «On marche sur la tête !» Le syndicaliste pénitentiaire dénonce les conditions dans lesquelles les nouveaux prisonniers musulmans radicaux seront détenus dans le centre de Perpignan. A l'en croire, la structure ne serait pas adaptée pour isoler ce public particulier des autres détenus. Il souligne que ces derniers seront installés à seulement quelques mètres des prisonniers les plus dangereux du centre de détention : «D'après un protocole de 2018, ces TIS [terroristes islamistes] doivent être placés dans un quartier de la prison totalement "étanche" du reste de la population. Dans ce quartier d'isolement où la direction veut installer les cellules, il y a des détenus ingérables, avec des problèmes psychologiques. Ils sont donc influençables pour commettre des attentats à l’intérieur de la prison, mais aussi à l’extérieur.»
Mais au-delà du risque contamination idéologique, les surveillants pénitentiaires de Perpignan craignent pour leur sécurité : «On souhaite plus d'effectifs. Pour le moment, il manque sept agents sur le planning, sans compter les arrêts maladie. On veut également des formations pour faire face à ce public particulier», réclame le syndicaliste.
Et d'alerter : «J'ai visité les futures cellules. La direction va sceller au sol le mobilier, mais il faut être logique, les détenus vont pouvoir arracher ça rapidement. Il faut des cellules d'un seul et même bloc.»
Les agents du centre pénitentiaire font planer la menace d'une grève si leurs inquiétudes ne sont pas entendues.
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