France

Bernard-Henri Lévy, contempteur acharné du mouvement des Gilets jaunes

Bernard-Henri Lévy en a «marre» qu'on l'enjoigne à écouter les Gilets jaunes. S'il s'est récemment confié à ce propos, il n'en est pas à son coup d'essai. Le philosophe a multiplié les sorties à l'encontre du mouvement citoyen depuis son lancement.

Commentateur assidu de la mobilisation des Gilets jaunes depuis ses débuts, le philosophe Bernard-Henri Lévy («BHL») ne tarit pas de critiques envers un mouvement qui, au fil des mois, lui a inspiré de nombreuses aversions. Dernier exemple en date, un tweet rédigé le 28 juillet dans lequel l'homme aux nombreuses casquettes (écrivain, dramaturge, cinéaste...) explique être exténué face à «l'injonction d'écouter les Gilets jaunes». Et d'ajouter, établissant un distinguo entre ces derniers et ceux qui méritent sa compassion : «Moi, ceux que je suis tenté, aujourd’hui, d’écouter, c’est les commerçants ruinés, les familles des policiers suicidés et les représentants du peuple vandalisés». Et de conclure : «Le reste est complaisance, et veulerie.»

«Poujadisme», «Gilets bruns», antisémitisme... L'analyse tranchante de BHL sur les Gilets jaunes

Ces quelques lignes expriment une inimitié de longue date. Le philosophe a en effet multiplié les invectives à l'encontre de la mobilisation citoyenne et de ses acteurs.

Le 17 novembre 2018, jour qui marquait le premier acte du mouvement citoyen, BHL dénonçait déjà un mouvement «poujadiste» gangrené par «les populismes». Se risquant à la prospective, il analysait ainsi le lancement de la mobilisation : «Echec d’un mouvement qu’on nous annonçait massif. Irresponsabilité des chaînes d’info qui attisent et dramatisent». Dans ce contexte, il exprimait son «soutien à Macron, à son combat contre les populismes et à la fiscalité écolo».

Le mois suivant, c'est encore sur Twitter que le philosophe faisait montre de son ressenti sur l'évolution du mouvement, assumant sa position initiale. «J’avais hélas raison de dire, dès le 1er jour, la porosité entre Gilets jaunes et Gilets bruns», tapote-t-il depuis son téléphone mobile.

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Cette accusation de proximité avec l'extrême droite, BHL l'exprimait de nouveau, après le flot d'insultes adressées à Alain Finkielkraut lors de l'acte 14 des Gilets jaunes, au mois de février 2019. Le philosophe tirait en effet de l'épisode cette généralité : «On ne peut malheureusement pas dire que l'antisémitisme est aux marges du mouvement [...] c'est le cœur du mouvement», estimait-il.

Un mois plus tard, alors qu'il effectuait la première représentation de sa pièce de théâtre Looking for Europe à Milan, l'auteur-interprète ne manquait pas de marteler ce qui semble être devenu l'un de ses leitmotivs. Sur scène, il déclarait sans ambages que les Gilets jaunes «à Paris, ne pensent qu’à casser du flic, du juif et du pédé». 

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