France

Le projet de loi controversé sur la restauration de Notre-Dame définitivement adopté au Parlement

Trois mois après l'incendie qui a ravagé Notre-Dame, le Parlement a donné son feu vert définitif au projet de loi chargé d'encadrer sa restauration, un texte qui n'a pas fait consensus malgré l'émotion unanime des parlementaires.

Le Parlement a définitivement adopté ce 16 juillet le projet de loi pour la cathédrale Notre-Dame, qui doit répondre à l'ambition fixée par le président Emmanuel Macron de restaurer l'édifice dans le délai controversé de cinq ans.

Le texte approuvé par 91 voix, avec huit votes contre et 33 abstentions, entend organiser et contrôler la collecte et l'utilisation des dons qui ont afflué, et coordonner les travaux délicats à mener sur ce joyau du patrimoine mondial.

Chef-d’œuvre de l'art gothique, la cathédrale de Paris a été ravagée le 15 avril dernier par un incendie qui a détruit sa charpente et sa flèche.

«Le plus dur est devant nous. Il faudra consolider encore et toujours la cathédrale puis la restaurer», a lancé le ministre de la Culture Franck Riester, appelant les députés à soutenir le texte «pour permettre demain à Notre-Dame de retrouver sa splendeur». 

L'opposition mal à l'aise

Mais si l'ensemble de l'opposition a réaffirmé son attachement à ce monument national presque millénaire, elle a de nouveau dénoncé le recours à une «loi d'exception inutile», menée dans la «précipitation» et instaurant des «dérogations inadmissibles» aux règles du patrimoine.

«Vouloir imposer d'en haut un délai de cinq ans n'a aucun sens», a ainsi dénoncé Brigitte Kuster (Les Républicains), appelant à restituer la cathédrale «dans son dernier état visuel connu». «C'est une œuvre d'art qu'il faut considérer comme achevée», a-t-elle dit.

«Tout ce projet de loi part de l'inconséquence des propos du président Macron» sur l'objectif de cinq ans, a estimé Marie-George Buffet (PCF).

«Il faut accepter que le temps de la reconstruction ne soit pas celui du politique ou de l’événementiel, et rien ne justifie que l'Etat s'autorise ce qu'il interdit dans le droit commun», a dénoncé la socialiste Michèle Victory.

A gauche encore, l'insoumise Clémentine Autain, en «désaccord avec la philosophie», a regretté «un désengagement de l'Etat des affaires culturelles au profit du mécénat privé».

A partir de 1:05:15, lecture définitive du projet de loi pour la conservation et la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris et instituant une souscription nationale à cet effet, le 16 juillet 2019 à l'Assemblée nationale.

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