Après l'affaire Benalla de l'été dernier, la macronie se dirige-t-elle vers un nouveau scandale ? Mediapart a révélé coup sur coup le 10 juillet deux histoires entachant le comportement du ministre de la Transition écologique François de Rugy et désormais l'une de ses anciennes collaboratrices. La préfète Nicole Klein, directrice de cabinet de François de Rugy depuis 2018, a en effet occupé selon Mediapart un logement HLM dès 2001 à Paris.
Malgré ses hauts revenus, elle aurait ensuite conservé ce logement, entre 2006 et 2018, sans y vivre puisqu'elle n’habitait plus à Paris. En effet, à partir de 2006, Nicole Klein a «enchaîné», selon le média en ligne, «les postes dans des préfectures départementales (Nord, Seine-et-Marne, Somme, Seine-Maritime, Hautes-Alpes) et régionales (Normandie, Pays de la Loire, Picardie)».
Une situation particulièrement dérangeante dans la mesure où des dizaines de milliers de personnes à bas revenus sont en attente d'un logement social dans la capitale. Nicole Klein est revenue à Paris en 2018 pour travailler dans le cabinet du ministre François de Rugy.
Contactée par Mediapart, Nicole Klein a assuré qu'elle était désormais en recherche d'un nouveau logement, mais que sa situation était de, toute manière, «légale». Elle aurait ajouté ne pas avoir changé de logement à cause de son «agenda». «Je n’ai pas beaucoup de temps», a-t-elle ajouté. Elle explique par ailleurs qu'en 2001, le «ministère de l’équipement», pour lequel elle travaillait, lui avait trouvé ce logement HLM.
Après plusieurs versions données à Mediapart, elle confesse qu'entre 2006 et 2018, elle aurait régulièrement logé dans cet appartement quand elle «revenai[t] à Paris le week-end». Elle défend qu'elle a maintenu officiellement ce logement comme sa résidence principale et domicile fiscal, afin de le conserver. Si l'hébergement n'aurait été utilisé que pour le week-end – une donnée d'ailleurs mise en doute par Mediapart qui atteste qu'il s'agirait d'«un cas de figure plutôt rare pour un préfet de terrain» – il est discutable que cela puisse être considéré comme une résidence principale, puisque ce logement n'est pas l'endroit dans lequel Nicole Klein séjournait quotidiennement. «Ça, ça s’appelle une résidence secondaire, et ce n’est pas possible en HLM», rappelle d'ailleurs l'avocat Olivier Chauvin, interrogé par Mediapart.