France

Une semaine après leur évacuation, des militants d'Extinction Rebellion reviennent à Paris (IMAGES)

Des militants d'Extinction Rébellion qui avaient été brutalement délogés il y a une semaine du pont de Sully à Paris, se sont une nouvelle fois retrouvés le 5 juillet pour un sit-in devant le ministère de la Transition écologique et solidaire.

«Nous allons vers notre propre extinction si nous continuons sur les trajectoires actuelles», pouvait-on lire sur l'événement Facebook qui appelait à se rassembler devant «un lieu de pouvoir», sans le nommer, le 5 juillet. C'est devant le ministère de la Transition écologique et solidaire que des militants écologistes d'Extinction Rébellion, coutumiers des coups d'éclats, se sont rassemblés.

Contrairement à la semaine dernière, ils ont visiblement pu tenir leur sit-in surprise sans encombre. Le 28 juin, des militants de ce collectif s'étaient en effet déjà rassemblés sur le pont de Sully à Paris et tandis qu’ils bloquaient la voie, assis au milieu du pont du 5e arrondissement, ils ont été délogés par les CRS, avec une grande brutalité.

«L’usage inapproprié et disproportionné de la force ne nous empêchera pas de continuer à alerter les pouvoirs et la population, d’appeler à un changement de cap radical et de l’incarner», ont écrit les militants dans un communiqué. Très médiatisés depuis cette dispersion violente, les activistes écrivent en outre qu'ils aimeraient que les médias s'intéressent autant au contenu de leur combat qu'à la façon dont ils ont été réprimés : «La plupart des médias se sont concentrés sur la violence de l’évacuation. Nous souhaiterions qu’ils mettent autant d’empressement et d’énergie à communiquer sur la violence des catastrophes bioclimatiques en cours et leurs conséquences sur l’ensemble du vivant, humains compris.»

Une partie de la classe politique dont une élue LREM s'est déclarée choquée par cette dispersion à grand renfort de spray lacrymogène de militants écologistes. Le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert le 1er juillet une enquête confiée à l'IGPN, la «police des polices», après cette intervention controversée des forces de l'ordre.

De son côté, interrogé sur l'évacuation au gaz lacrymogène de militants pacifiques, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a défendu le maintien de l’ordre public. Il a jugé l'intervention légitime. «Il faut avoir en tête que la gestion de l'ordre public ne se fait pas en fonction de la cause qui est défendue. Nous étions face à une manifestation non déclarée, sur un axe de circulation majeur à Paris et bloqué, provoquant des gênes importantes pour des dizaines de milliers de personnes qui voulaient circuler», a-t-il justifié.

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