France

Blocage chez Amazon : les gendarmes évacuent les journalistes... avant les manifestants (IMAGES)

Apparemment soucieux d'éviter les images chocs lors de la manifestation contre le géant Amazon, les gendarmes ont repoussé les journalistes avant d'évacuer les manifestants, en pleine polémique sur la dispersion d'un sit-in écologiste.

Les forces de l'ordre auraient-elles tiré les leçons de l'intervention controversée du 28 juin sur le pont de Sully à Paris, où du gaz lacrymogène avait été utilisé à bout portant pour déloger des militants écologistes ? Ce 2 juillet, sur le site de Clichy-la-Garenne du géant du commerce en ligne américain Amazon, bloqué par des activistes, plusieurs journalistes ont été empêchés de filmer l'intervention, refoulés loin des activistes.

Des gendarmes ont notamment écarté le reporter de RT France, Lucas Léger, le journaliste Remy Buisine de Brut, ou encore une correspondante de Sputnik, qui souhaitaient filmer la dispersion.

«Je dois pouvoir passer», a protesté Lucas Léger, invoquant le droit d'informer, face à un cordon de gendarmes. «Avec notre carte de presse, on ne peut pas passer», a-t-il déploré.

Un peu plus tôt, à l'approche de la dispersion des manifestants, les journalistes avaient été conduits contre leur gré par les gendarmes à la station de métro la plus proche, qui les ont enjoints à y descendre.

On est pourtant sur l'espace public, avec la liberté de pouvoir y circuler

Le journaliste Rémi Buisine, interloqué, qui assurait un direct, s'en est plaint : «C'est une situation assez unique [...] on se retrouve forcé de prendre le métro ! [...] On est pourtant sur l'espace public, avec la liberté de pouvoir y circuler [...] C'est une situation que je n'ai jamais vécu.»

Rémi Buisine a pu toutefois filmer une première tentative des forces de l'ordre de déloger les manifestants.

Un journaliste de LCI a témoigné du fait que les cartes de presse et d'identité auraient été prises en photo.

Après cet intermède, et un appel aux gendarmes, les journalistes ont pu regagner les abords du site, duquel ils avaient été chassés, mais ont été maintenus à une centaine de mètres de l'action, tandis que les riverains étaient autorisés à circuler.

Environ 400 militants associatifs ont bloqué les accès de sites d'Amazon à Lille, Toulouse et Paris, pour protester contre la destruction d'emplois et le rôle joué, selon eux, par le géant américain de la vente en ligne dans le dérèglement climatique.

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