La député de la majorité présidentielle Barbara Pompili s'est dite «assez choquée» ce 1er juillet, par les images de l'évacuation de militants écologistes lors d'un sit-in à Paris à l'aide de gaz lacrymogène, le 28 juin. Elle souhaite que l'enquête permette de «faire la lumière sur ce qui s'est passé».
«Quand j'ai vu ces images, j'ai été assez choquée comme tout le monde car on envoie du gaz lacrymogène très près des yeux des gens», a-t-elle commenté sur France 2, se disant «plutôt satisfaite» de l'enquête demandée par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner qui permettra de dire notamment si «on a le droit de faire ça».
Tout en notant que la manifestation n'était «pas déclarée», la députée ex-EELV, aujourd'hui présidente LREM de la commission du Développement durable à l'Assemblée nationale, a souligné que «ces militants [étaient] dans l'action non violente» et a jugé qu'il était bien «d'avoir des lanceurs d'alerte qui viennent nous dire "allez bougez vous"».
Quant aux propos du ministre de l'Ecologie François de Rugy qui a estimé ce 30 juin qu'«on n'[était] plus au temps des manifestations» mais dans celui de «l'action» pour le climat, et qui a justifié l'utilisation des gaz ayant «pour but que les gens s'en aillent», Barbara Pompili a estimé qu'«il [était] dans son rôle» de membre du gouvernement consistant à dire «qu'il y a des règles qui doivent être respectées».
Un autre ministre, Marc Fesneau, responsable des Relations avec le parlement, a appelé ce 1er juillet sur Cnews à attendre de «voir ce que dira[it] l'enquête». «Ce n'est pas une violence physique directe, c'est une violence, pour certains [commentateurs], exercée au travers de l'emploi de gaz lacrymogènes», a-t-il noté.
Le blocage et l'évacuation des manifestants ont eu lieu le 28 juin sur le pont de Sully. Des images de l'intervention des forces de l'ordre ont été largement partagées sur Twitter : elles montrent des policiers aspergeant abondamment de gaz lacrymogène ces militants participant pacifiquement à un sit-in de l'organisation Extinction Rebellion sur ce pont du centre de Paris.
Christophe Castaner a demandé un rapport au préfet de police de Paris sur «les modalités» de cette évacuation controversée.
Selon la préfecture de police, les forces de l'ordre sont intervenues pour faire «cesser l'entrave à la circulation générée par cette action».
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