Un rassemblement pro-palestinien s’est tenu ce 30 juin à Paris afin de protester contre l’inauguration de la place de Jérusalem. Cette place, premier espace public de la capitale française à porter ce nom depuis 1883, a été inaugurée à l’intersection de la rue de Courcelles et du boulevard de Reims, en présence de la maire de Paris Anne Hidalgo et du maire du XVIIe arrondissement, Geoffroy Boulard. Le maire de Jérusalem, Moshe Leon, était lui aussi présent.
Tandis que la cérémonie se déroulait bien encadrée par un important dispositif policier, des protestataires se sont rassemblés quelques centaines de mètres plus loin, accusant la mairie de Paris d'apporter un soutien à la politique de colonisation menée par le gouvernement israélien dans les territoires palestiniens.
La tension était palpable lorsque des manifestants et des personnes brandissant des drapeaux israéliens se sont fait face. «Sionistes de merde», a lancé une manifestante en colère. Pour éviter d'éventuels débordements, les forces de l'ordre ont maintenu les deux groupes à distance.
«La maire de Paris madame Hidalgo nous fait aujourd'hui du Donald Trump», s'est insurgé au micro de RT France Nicolas Shahshahani, membre de l'association EuroPalestine. Pour lui, cette décision est «un gage de plus donné à l’Etat d'Israël» qu’il a accusé de violer «toutes les résolutions internationales».
Quelques mois avant son élection à la mairie de Jérusalem, l'édile de Jérusalem Moshe Leon avait en effet célébré le premier anniversaire de l'installation de l'ambassade américaine dans ville sainte et chaleureusement remercié Donald Trump, «un vrai ami d'Israël».
Pour Dominique Cochain, avocate pro-palestinienne, la démarche de la mairie de Paris contribue à «l'effacement de l'histoire palestinienne de Jérusalem».
La décision du Conseil de Paris d'inaugurer la place de Jérusalem survient en réponse à une demande en ce sens du président du Consistoire central (Union des communautés juives de France) Joël Mergui, formulée lors de la visite du président de l’Etat d’Israël Reuven Rivlin, le 24 janvier dernier, à l’Hôtel de Ville de Paris.
Dans un courrier du 15 mai adressé au président du Consistoire, Anne Hidalgo se disait «très sensible» à sa proposition de créer une place de Jérusalem à Paris, «qui permettrait également de commémorer l'amitié qui unit la Ville de Paris à l'Etat d'Israël».
A proximité de cette place, située à l’intersection de la rue de Courcelles et du boulevard de Reims, ouvrira bientôt un imposant Centre européen du Judaïsme (CEJ) de «4 900 m2 dédiés à la culture, à la transmission, au patrimoine et à l'identité juive», selon une vidéo publiée par le Consistoire de Paris Ile-de-France.
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