Dans le sillage des convocations en mai dernier de journalistes de Disclose, Radio France et du Monde par la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) – et alors même que le gouvernement entretient l'idée d'un Conseil de l'ordre des journalistes aux contours encore flous – l'Association de la Presse Judiciaire (l’APJ) et le Syndicat national des journalistes (SNJ) a décidé de mettre en ligne un «guide de défense du journaliste», afin de rappeler à ces derniers les droits dont ils disposent lorsqu'ils sont confrontés à la machine judiciaire.
Disponible en ligne, le fascicule de 10 pages liste différentes situations dans lesquelles les journalistes peuvent se retrouver, expliquant notamment comment réagir en cas de convocation comme témoin, pour une audition libre ou encore en cas de garde à vue. «Le journaliste est peut-être informé sur beaucoup de sujets, mais sur ses droits il patauge un peu !», confie à France Inter le vice-président de l'APJ Pierre-Antoine Souchard.
Une des questions primordiales à laquelle répond ce guide concerne le secret des sources, spécificité juridique de la profession, contre laquelle magistrats et enquêteurs font parfois pression. «Il est primordial de rappeler que le secret des sources est la seule arme du journaliste. Ce n’est pas compliqué à comprendre, mais je crois que c’est très compliqué à entendre de la part de certains policiers et de certains magistrats mais c’est comme ça», souligne Pierre-Antoine Souchard.
Si l'APJ se déclare profondément agacée par la convocation de journalistes par la DGSI, elle précise que son guide s'adresse tout autant aux journalistes de la presse quotidienne régionale. «Les pressions pour eux ne sont pas les mêmes parce qu’ils sont confrontés à un environnement local avec des petites baronnies politiques, des intérêts de leur patron qui ne sont pas forcément ceux de la rédaction, donc ils sont pris entre le marteau et l’enclume», note ainsi Pierre-Antoine Souchard.
Alors que le métier se précarise et que les postes de pigistes se multiplient, ce guide entend enfin informer ces derniers sur leurs droits. D'autant que selon Pierre-Antoine Souchard, ils ne sont «pas forcément soutenus par les rédactions qui les emploient».
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