France

L'homosexualité serait «une maladie» ou «une perversion sexuelle» pour 63% des Français musulmans

C'est l'enseignement principal d'une étude menée par l'IFOP : les musulmans sont les citoyens français qui tolèrent le moins l'homosexualité. Pire, 63% d'entre eux verraient dans cette orientation sexuelle «une maladie» ou «une perversion sexuelle».

Comment les Français perçoivent-ils l’homosexualité ? C'est la question que s'est posée l'institut de sondage IFOP. A la lecture de leur étude publiée ce 26 juin, il ressort que l'avis des Français a fortement évolué à ce sujet depuis les années 1970. Ainsi, alors qu'en 1975 seuls 24% des Français interrogés confiaient qu'une telle orientation sexuelle était «une manière acceptable de vivre sa sexualité», 85% d'entre eux sont désormais de cet opinion. Néanmoins, l'Institut note une forte disparité entre les catégories de la population hexagonale, certaines faisant montre d'une plus forte tolérance que d'autres à l'endroit de l'homosexualité.

Ainsi, les populations ayant un faible niveau socioculturel ou un niveau social inférieur à la moyenne se montrent par exemple généralement moins tolérantes à l'égard de cette minorité sexuelle. La pratique de la religion est également un marqueur de tolérance, l'étude soulignant que les Français se revendiquant comme pratiquant sont moins enclins à accepter l'homosexualité.

Les musulmans : la catégorie de la population la plus homophobe 

Parmi cette catégorie, une religion se distingue : l'islam. A chaque question posée par l'Institut, les Français musulmans se disent en effet beaucoup moins tolérants – et de loin – à l'égard des homosexuels, que tout autre catégorie de la population visée par l'IFOP. 63% d'entre eux qualifient d'ailleurs cette orientation sexuelle de «maladie» ou de «perversion sexuelle».

Par comparaison, une proportion trois fois plus faible de catholiques pratiquants (20%) ont répondu de la même manière à cette question. La tendance est lourde : à chaque question posée, les musulmans de France se montrent en effet bien moins enclins à accepter l'homosexualité que leurs compatriotes.

Dans le détail, ils ne sont que 20% à s'imaginer bien accepter l'homosexualité éventuelle de leur progéniture (contre 68% des catholiques pratiquants), près de 30% à estimer que «les violences contre les homosexuels sont parfois compréhensibles» (contre 11% des catholiques pratiquants) ou encore seulement 37% à confier que «l'homosexualité est une manière acceptable de vivre sa sexualité» (contre 78% chez les catholiques pratiquants).

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